General Motors: bénéfice affecté au 2e trimestre par les pénuries

General Motors a vu son bénéfice net fondre au deuxième trimestre en raison des problèmes de chaîne d'approvisionnement qui ont perturbé sa production automobile et d'un trou d'air en Chine, mais le constructeur parie sur un sursaut et a maintenu ses prévisions pour l'année.

L'entreprise continue à profiter de la forte demande pour des véhicules, qui lui permet d'augmenter ses prix: aux Etats-Unis, GM a vendu en moyenne ses voitures et pick-up 6.600 dollars de plus que l'an dernier sur la même période.

Son chiffre d'affaires a progressé de 5%, à 35,8 milliards de dollars alors même que les livraisons ont reculé.

Mais comme l'ensemble du secteur automobile, GM peine depuis début 2021 à se procurer suffisamment de semi-conducteurs, devenus indispensables dans la fabrication de voitures truffées d'électronique.

Le groupe avait déjà indiqué début juillet avoir dans ses stocks à la fin du trimestre environ 95.000 véhicules fabriqués sans certains éléments.

Il a aussi vu les ventes de sa co-entreprise en Chine reculer fortement en raison des stricts confinements imposées par les autorités locales face à la résurgence du Covid.

GM fait également face à des coûts des matières premières et de logistique plus élevés.

Il continue dans le même temps à investir massivement dans les véhicules électriques.

Le groupe a ainsi annoncé mardi avoir conclu des accords permettant de sécuriser son approvisionnement en matériaux nécessaires à la fabrication de batteries, comme le lithium, le cobalt et le nickel, pour pouvoir produire un million de véhicules électriques en Amérique du Nord à partir de 2025.

Au deuxième trimestre, son bénéfice net a reculé de 40% sur la période, à 1,7 milliard de dollars.

Ajusté par action et hors éléments exceptionnels, la mesure préférée des investisseurs de Wall Street, il ressort à 1,14 dollar, contre 1,30 dollar attendu par les analystes.

-Inquiétudes croissantes sur l'économie -

"Bien que la demande reste forte, il est certain que l'économie suscite des inquiétudes croissantes", a souligné la patronne de l'entreprise, Mary Barra, lors d'une conférence téléphonique.

Le groupe "prend déjà des mesures pro-actives pour gérer ses coûts et ses flux de liquidités, y compris en réduisant des dépenses discrétionnaires et en limitant les embauches aux besoins et postes essentiels pour soutenir la croissance", a-t-elle relevé.

L'entreprise affirme aussi s'être préparée à différents scénarios de ralentissement économique.

Les indicateurs utilisés par GM "reflètent encore pour l'instant une certaine solidité chez nos clients", a toutefois souligné le directeur financier, Paul Jacobson, lors d'un briefing avec des journalistes, en précisant ne pas envisager pour l'instant de licenciement.

Les stocks chez les concessionnaires n'augmentent pas, "ce qui veut dire que les véhicules sont vendus dès qu'ils arrivent sur le parking", a-t-il relevé. La demande est particulièrement forte pour les pick-up et les SUV.

Pour l'ensemble de l'année, GM s'attend toujours à un bénéfice net pour l'année compris entre 9,6 et 11,2 milliards de dollars, et à un bénéfice avant intérêts et impôts compris entre 13 et 15 milliards.

Le groupe espère notamment que son approvisionnement en semi-conducteurs va augmenter de 25% à 30% sur l'ensemble de l'année, a indiqué le directeur financier.

L'action reculait de 3,2% dans les premiers échanges à Wall Street.

Elle est en baisse de plus de 40% depuis le début de l'année, et d'environ 14% depuis que Mary Barra a pris les rênes de l'entreprise il y a huit ans, rappelle Garrett Nelson, spécialiste du secteur automobile pour le cabinet CFRA.

"Les investisseurs vont encore devoir faire preuve de patience avant que les actions ne changent de direction, en sachant que la transition vers l'électrique ne se fera probablement pas sans heurts", a-t-il relevé dans une note.

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