Geely double son résultat et laisse Proton à PSA

Le constructeur chinois Geely, propriétaire de Volvo, a vu en 2016 ses ventes bondir de moitié et son bénéfice doubler, mais il va abandonner son offre sur le malaisien Proton --ce qui laisserait la voie libre au français PSA pour s'y associer.

En misant sur les 4x4 urbains, qui connaissent un succès fulgurant auprès des Chinois, Geely a enregistré l'an dernier une hausse de 50% en volume de ses ventes à 766.000 véhicules, selon des résultats dévoilés à la Bourse de Hong Kong.

De quoi gonfler sa trésorerie très au-delà des attentes: le groupe a dévoilé mercredi un bond de 126% de son bénéfice net annuel, à 5,11 milliards de yuans (687 millions d'euros), tandis que son chiffre d'affaires grimpait de 78% à 53,7 milliards de yuans.

Geely a profité en 2016 de la confiance croissante des acheteurs chinois pour les marques locales, sur un marché longtemps dominé par les étrangers.

Geely, qui s'était fait un nom en rachetant le suédois Volvo Cars, est désormais le 8e constructeur chinois en volumes de ventes, avec 2,8% du marché local, selon la fédération professionnelle CAAM.

En revanche, le groupe a décidé de retirer son offre pour prendre une participation majoritaire dans le constructeur malaisien en difficulté Proton, a indiqué le président de Geely, An Conghui, dans un entretien mercredi au Wall Street Journal.

Le chinois "se retirera des pourparlers d'ici dix jours à deux semaines", a-t-il précisé au quotidien.

Geely n'a pas pu être joint par l'AFP jeudi, et n'a fait aucune annonce officielle sur le sujet.

"Geely a une vision stratégique claire. Si (l'accord avec Proton) ne peut s'inscrire dans cette vision, alors nous ne pouvons rien faire ensemble", a souligné M. An, cité par le WSJ, sans détailler les raisons de cet échec.

Ce retrait de Geely pourrait laisser PSA en position de favori pour conclure avec Proton un "partenariat stratégique": un porte-parole de PSA avait confié fin février à l'AFP que le constructeur français avait "fait une offre" au malaisien.

Proton, né dans les années 1980 de l'ambition de Kuala Lumpur de s'associer au décollage des "tigres asiatiques", est aujourd'hui détenu par le groupe malaisien DRB-HICOM et contrôle, entre autres, les emblématiques voitures de sport anglaises Lotus.

Mais Proton, qui souffre d'une baisse des ventes et d'une importante dette, s'est mis en quête d'un "partenaire étranger stratégique" dont l'entrée au capital lui permettrait de "se revitaliser", avait-il indiqué le 7 février --assurant vouloir se prononcer "au premier semestre".

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