Gaia X / Catena X: l'europe des données auto est en marche

Les premiers "espaces de données" européens estampillés Gaia-X, permettant à de multiples acteurs d'un secteur industriel donné d'échanger leurs données en toute confiance, devraient voir le jour "au premier semestre 2022", selon le directeur général de Gaia X, Francesco Bonfiglio. Le projet Catena X notamment, un espace de données pour la filière automobile, "commencera à déployer ses premiers résultats au premier ou au deuxième trimestre 2022", a indiqué M. Bonfiglio à l'AFP.

D'une manière générale, "nous commencerons à voir les premiers effets tangibles (de Gaia X) sur le marché l'année prochaine", avec "des projets se déployant au premier semestre ou au deuxième semestre", a-t-il dit.

"Mais le plus important, c'est que nous avons encore des dizaines de projets à venir", qui permettront une croissance "exponentielle" sur les années suivantes, a-t-il dit.

Lancée au début de cette année sur une initiative franco-allemande, Gaia-X est une association rassemblant grands industriels, PME et fournisseurs de services cloud.

Elle doit permettre à l'Europe d'accélérer son basculement vers le "cloud" et l'économie de la donnée, en définissant des standards techniques permettant des échanges de données fluides et sécurisés entre les différents acteurs.

Il s'agit notamment d'imposer l'interopérabilité des services de "cloud", pour éviter que les acteurs européens ne soient prisonniers de leurs fournisseurs de ce type de services - un marché dominé de manière écrasante par des géants américains comme AWS, Microsoft ou Google.

Gaia-X a publié cette semaine un document signé par M. Bonfiglio intitulé "Vision et stratégie", qui expose les ambitions de l'association.

En 2025, certains services estampillés Gaia-X permettront ensemble de "concurrencer à l'échelle les +hyperscalers+" (géants américains et chinois fournisseurs de services de cloud), selon le document.

Grâce à Gaia-X, les acteurs européens devraient "acquérir une part substantiellement plus élevée du marché de l'économie numérique", qui est estimée à seulement 5% en ce moment, selon le document.

"Nous sommes en train de construire un cadre de confiance" pour libérer les flots de données en Europe, a expliqué M. Bonfiglio à l'AFP.

"Si nous ne faisons rien, dans 5 ans nous serons complètement otages de quelques grands acteurs contrôlant toute la donnée", a-t-il ajouté.

Gaia-X a été critiquée par certains observateurs pour avoir ouvert ses portes aux grands acteurs non-européens du cloud et de la donnée.

Le fournisseur français de services cloud Scaleway, membre fondateur, a claqué la porte en novembre, jugeant que Gaia-X n'en faisait pas assez pour promouvoir les fournisseurs européens de cloud.

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