Fusion PSA/FCA : des concessions pour un feu vert de l'UE

Fiat Chrysler (FCA) et PSA ont proposé vendredi des concessions à la Commission européenne pour dissiper ses craintes sur les effets de leur fusion sur la concurrence, ce qui devrait leur permettre d'obtenir un feu vert de Bruxelles, selon des sources concordantes.

Sur le site de la Commission européenne, il est indiqué que les deux constructeurs automobiles ont soumis vendredi ce que l'on appelle des "remèdes" dans le jargon bruxellois.

Comme à son habitude, l'exécutif européen ne détaille pas la nature des concessions offertes. Mais, selon trois sources proches du dossier, elles portent sur les véhicules utilitaires, le secteur jugé problématique par la Commission, gardienne de la concurrence dans l'UE.

Le 17 juin dernier, c'est précisément à cause de ce segment, où les deux groupes ont "une position forte", que la Commission a ouvert une enquête approfondie sur cette fusion.

La solution proposée par les deux constructeurs consiste à produire des véhicules utilitaires dans leurs usines (en l'occurrence celles de PSA) en y apposant le nom d'une autre marque (en l'occurrence Toyota), ont indiqué les trois sources.

PSA fabrique déjà des véhicules Toyota dans deux usines, et il est donc relativement facile d'augmenter les volumes sur ces sites.

Une deuxième concession a été offerte par les deux groupes, toujours pour les véhicules utilitaires: c'est d'ouvrir à leurs concurrents les réseaux de réparateurs agréés de Fiat et Peugeot.

"Ces deux concessions abaissent considérablement les barrières à une extension de la concurrence" sur ce segment, ce qui devrait satisfaire la Commission, a dit l'une des trois sources.

Cela "devrait permettre d'obtenir le feu vert de la Commission sur la fusion", a déclaré une autre.

Le marché des véhicules utilitaires, des modèles techniquement rudimentaires mais vendus à bon prix, est très lucratif en Europe.

PSA pesait en 2019 plus d'un quart de ce marché sur le continent. Le groupe Fiat ajoute 9% supplémentaires. L'ensemble cumulerait donc plus de 34% de part de marché, soit deux fois plus que le numéro 2, Renault, qui est à 16,4%.

Contacté par l'AFP, un porte-parole de PSA a simplement indiqué que les deux groupes "avaient transmis à la Commission européenne des propositions pour répondre aux questions soulevées" dans le cadre de son enquête approfondie. Il n'a pas voulu en dire davantage. FCA n'était de son côté pas immédiatement joignable.

La Commission européenne va commencer la semaine prochaine à tester les réactions des concurrents et clients des deux groupes sur les concessions offertes pour prendre sa décision, a indiqué une porte-parole de l'exécutif européen.

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