Fuite de Carlos Ghosn : la colère de Nissan

En se réfugiant au Liban, Carlos Ghosn a commis un acte "extrêmement regrettable" et a bafoué le système judiciaire japonais, a estimé mardi le groupe automobile Nissan, tandis que des détails sur sa fuite retentissante continuaient de filtrer dans les médias nippons.

Toutes les infos sur la fuite de Carlos Ghosn

"Sa fuite vers le Liban sans la permission du tribunal, en violation des conditions de sa liberté sous caution, bafoue le système judiciaire japonais. Nissan trouve cela extrêmement regrettable", a écrit le constructeur japonais dans sa première déclaration officielle sur ce spectaculaire rebondissement.

"Nissan a découvert de nombreux actes d'inconduite imputables à Ghosn au terme d'une enquête interne approfondie", rappelle le groupe qui l'avait dénoncé aux autorités et congédié peu après son arrestation le 19 novembre 2018 pour malversations financières présumées.

Nissan assure qu'existent "des preuves irréfutables de divers actes répréhensibles" de sa part, notamment "des déclarations inexactes sur sa rémunération et un détournement d'actifs de la société à son profit personnel".

Le constructeur japonais, qui a changé de direction depuis début décembre pour solder l'ère Ghosn, continuera à coopérer avec la justice et à poursuivre son ancien patron pour qu'il assume la responsabilité du "préjudice" qu'il lui a causé, selon le communiqué.

Le tribunal de Tokyo a confirmé mardi avoir annulé la libération sous caution de M. Ghosn, signifiant que sa caution de 1,5 milliard de yens (plus de 12 millions d'euros) ne lui sera pas restituée.

L'ancien grand patron de Renault et Nissan bénéficiait d'une libération sous caution depuis fin avril 2019, entourée de strictes conditions dont l'interdiction formelle de quitter le territoire japonais dans l'attente de son procès, qui devait s'ouvrir cette année à Tokyo.

kap-etb/ybl

© 2020AFP