Freinage : Freix fermée pour contamination à l'amiante

La justice a fait apposer des scellés sur les locaux de l'entreprise Freix (Bonnétable-Sarthe), spécialisée dans la fabrication de garnitures pour freins et embrayages pour l'automobile, l'agri et l'industrie, après que des taux d'amiante de 100 à 500 fois la limite maximum autorisé y ont été relevés, a-t-on appris auprès du parquet du Mans. Son activité de réfection des mâchoires et disques de freins de véhicules anciens type 2 CV, 4 CV ou R 8 serait à l'origine de cette contamination.

"Une enquête préliminaire est en cours et les scellés ont été apposés sur les accès à l'entreprise le temps de procéder à des mesures complémentaires des taux d'amiante", a précisé à l'AFP le procureur de la République adjoint du Mans, M. Hervé Drouard, mettant en avant une "situation de danger pour les salariés".

Selon lui, le PDG de l'entreprise Freix, visée par cette enquête, conteste les premières mesures, qui avaient pourtant été commandées par l'entreprise elle-même.

Tout est parti de la décision en novembre de deux des dix-huit salariés de cette entreprise familiale de faire jouer leur droit de retrait, estimant leur santé en danger.

Les premières analyses effectuées ont finalement conduit l'Inspection du travail à porter plainte devant le procureur de la République. Une démarche qui s'est terminée par la fermeture conservatoire du site.

Le PDG du site, Daniel Valissant, cité par le quotidien Le Maine Libre, explique que "la pollution est surtout concentrée dans un atelier, celui du dégarnissage" et "qu'aucun de ses salariés n'a déclaré de maladie professionnelle" depuis qu'il a repris cette entreprise voici 10 ans.

Outre la fabrication de freins et d'embrayages aussi bien pour le secteur automobile, les véhicules agricoles ou d'autres engins plus spécialisés (éoliennes, chariots élévateurs ou remontées mécaniques), la société conserve une activité de niche: la réfection des mâchoires et disques de freins de véhicules anciens type 2 CV, 4 CV ou R 8.

C'est le démontage de tout ce vieux matériel qui serait à l'origine de la contamination à l'amiante, Freix n'en utilisant plus pour fabriquer ses produits de friction, selon son site où elle se décrit même comme "très attachée à la protection de l'environnement".

Par ailleurs, plus de 100 tonnes de ces déchets contaminés seraient toujours entreposés dans des "big bags" sur le site de 10.000 m2 de l'entreprise.

"Pour nous, c'est la galère", explique Dominique Gaulard, chef des ateliers chez Freix, cité par le Maine Libre: "la peur de perdre un emploi, la peur de ne pas toucher son salaire à la fin du mois sans oublier la peur des conséquences dramatiques concernant l'amiante".

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