fraude au CO2: VW à -9,5% en Bourse et dégradé par Moody's

Volkswagen s'est enfoncé en Bourse mercredi à cause de nouveaux mensonges, cette fois sur les émissions de dioxyde de carbone (CO2) de ses voitures, et a plombé au passage l'indice vedette Dax de la Bourse de Francfort. Moody's a abaissé mercredi d'un cran, de A2 à A3, la note de la dette du constructeur après les nouvelles accusations portées contre le groupe allemand aux Etats-Unis et son aveu de problèmes d'émissions de C02 sur 800.000 voitures.

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L'action Volkswagen a clôturé sur une perte de 9,50%, à 100,45 euros, forçant le Dax à un net recul de 0,97% à 10.845,24 points. Le MDax des valeurs moyennes a lui légèrement reculé de 0,13% à 21.188,41 points. La place francfortoise a été la seule des grandes places européennes à terminer dans le rouge. La faute à Volkswagen, qui a dévoilé avoir triché sur 800.000 voitures, qui affichent des émissions de CO2 et une consommation sur le papier bien en deçà de la réalité.

"Les implications pour Volkswagen de ces derniers événements pourraient être bien plus larges que les deux milliards de dollars de coûts estimés" mercredi par le groupe, a averti Kristina Church, une analyste de Barclays.

Cette nouvelle affaire, qui s'ajoute au scandale des moteurs diesel truqués pour émettre moins d'oxydes d'azote (NOx), pourrait "très probablement" avoir un impact sur la performance opérationnelle du groupe, prévient-elle. Car "les clients font beaucoup plus attention à la consommation d'essence qu'aux émissions et à la qualité de l'air".Le constructeur a aussi entraîné dans sa chute l'ensemble du secteur automobile: les concurrents Daimler (-2,08% à 77,65 euros) et BMW (-1,20% à 92,45 euros), tout comme le fabricant de pneus Continental (-1,71% à 218,85 euros).

 

Moody's dégrade la note VW, "surveillance négative" de Standard and Poor's

Moody's a abaissé mercredi d'un cran, de A2 à A3, la note de la dette de Volkswagen après les nouvelles accusations portées contre le groupe allemand aux Etats-Unis et son aveu de problèmes d'émissions de C02 sur 800.000 voitures.

Ces nouveaux éléments, qui viennent s'ajouter au scandale des moteurs truqués sur 11 millions de ses voitures, aggravent "les risques pour la réputation de Volkswagen et pour ses futurs résultats", assure l'agence de notation dans un communiqué, assignant à la note une perspective négative.

Mardi, le groupe aux 12 marques avait admis avoir découvert des "incohérences inexpliquées" sur les émissions de CO2 de 800.000 voitures, estimant leur coût à 2 milliards d'euros. Les autorités américaines ont par ailleurs accusé lundi VW d'avoir sous-estimé le nombre de véhicules diesel dotés d'un logiciel truqueur permettant de fausser les tests anti-pollution et de minimiser les rejets d'oxydes d'azote (Nox). "Ces nouvelles accusations posent des défis supplémentaires sur la flexibilité financière et la compétitivité de Volkswagen et accroît les inquiétudes de Moody's sur les problèmes de contrôle interne et de gouvernance" du groupe, explique Moody's dans un communiqué.

L'enquête des régulateurs américains "risque d'être longue et devrait se traduire non seulement par un certain coût en réparation et en amende mais également par plus de supervision et de restrictions à l'avenir", ajoute Moody's, qui n'exclut pas d'abaisser de nouveau la note de VW à moyen terme.

Sa concurrente, l'agence Standard and Poor's, a elle décidé de laisser inchangée la note de crédit de VW, qu'elle avait abaissée mi-octobre, tout en assurant qu'elle restait sous "surveillance négative" en vue d'un possible nouvel abaissement.

© 2015AFP