Formule 1: Renault rachète Lotus et met fin au suspense

Renault a officialisé son retour en Formule 1 en annonçant le rachat de l'écurie Lotus au fonds d'investissement luxembourgeois Genii Capital, par la voix de son PDG Carlos Ghosn jeudi soir, mettant fin in extremis à un long suspense.

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"Les principaux contrats ont été signés le 3 décembre 2015", explique dans un communiqué M. Ghosn, pour qui "Lotus F1 est apparue comme la meilleure écurie partenaire" de ce retour au plus haut niveau, avec une écurie à part entière.

Et pour cause, c'est Renault qui avait vendu cette même écurie d'Enstone à Genii Capital, entre 2009 et 2010, d'abord partiellement, puis complètement, à un moment où la marque française souhaitait prendre du recul par rapport à la F1.

"Renault avait deux options : revenir à 100% ou sortir complètement. Après analyse détaillée, j'ai pris ma décision : Renault sera présent en Formule 1 dès 2016", poursuit M. Ghosn dans un texte très attendu où il détaille les raisons de sa décision stratégique, arrêtée après plusieurs mois de négociations acharnées.

"Les derniers éléments obtenus de la part des principaux acteurs de la F1 nous permettent de nous projeter avec confiance dans ce nouveau défi. Notre ambition est de gagner, même si raisonnablement, cela prendra du temps", affirme-t-il.

Gagner, c'était le cas comme motoriste avec Red Bull Racing de 2010 à 2013 : quatre titres constructeurs et quatre titres pilotes d'affilée, grâce à l'Allemand Sebastian Vettel. Mais Renault estimait alors les retombées insuffisantes par rapport à ses investissements.

 

Lotus sauvée de justesse

"En redevenant une écurie à part entière, Renault pourra tirer pleinement profit de ses victoires. Le positionnement de motoriste avait du sens mais il a montré ses limites. Le retour sur image et sur investissement, rendu nécessaire par le nouveau règlement moteur, était faible", ajoute M. Ghosn dans le communiqué du groupe Renault.

Le temps a passé très vite depuis les premières discussions avec Bernie Ecclestone, le grand argentier de la F1, fin mai dans le paddock du Grand Prix de Monaco. Et Renault devait se déterminer avant lundi prochain, date de la prochaine audience fixée par un tribunal de Londres.

Pour sauver Lotus de la faillite, Renault avait déjà rédigé une "lettre d'intention" fin septembre, obtenant un délai supplémentaire auprès de la justice britannique. La signature des "principaux contrats", évoquée jeudi soir, va permettre de passer cette grosse chicane sur la route du retour de Renault en F1.

Présente en F1 de manière quasi ininterrompue depuis 1977, avec une écurie à part entière ou comme simple motoriste, Renault est devenue championne du monde de F1 en 2005 et 2006 avec l'Espagnol Fernando Alonso, sous le nom de Renault F1.

Ses ambitions seront forcément moins élevées l'an prochain pour une saison de transition, avec un pilote moyen, le Vénézuélien Pastor Maldonado, et un débutant, le Britannique Jolyon Palmer (24 ans), face aux deux géants de la F1 moderne, Mercedes et Ferrari.

Quant à la fourniture probable de moteurs à Red Bull Racing en 2016, qui porteraient un autre nom que Renault et seraient développés par un ingénieur autrichien, Mario Ilien, elle n'est pas évoquée du tout dans le communiqué de jeudi soir.

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