Formule 1: Red Bull quitte Renault pour Honda

Le divorce était devenu inévitable: l'écurie Red Bull de Formule 1 ne sera plus motorisée par Renault en 2019 et utilisera à partir de la saison prochaine des moteurs Honda, comme sa filiale Toro Rosso depuis cette année.

Les rapports entre l'écurie autrichienne et son motoriste depuis douze ans s'étaient détériorés car les victoires étaient devenues plus rares. Depuis 2016, le moteur français était d'ailleurs "badgé" TAG-Heuer, la célèbre marque suisse de montres haut de gamme, plutôt que Renault.

"Cet accord pour plusieurs années avec Honda marque les débuts d'une nouvelle étape excitante dans les efforts d'Aston Martin Red Bull Racing pour se battre non plus seulement pour la victoire en Grand Prix mais pour les titres mondiaux, ce qui a toujours été notre but", confirme le "team principal" Christian Horner.

"Nous avons été impressionnés par l'engagement de Honda en F1, par sa progression rapide ces derniers temps aux côtés de Toro Rosso, notre écurie soeur (que le motoriste japonais équipe depuis le début de l'année, ndlr), et par l'étendue de leur ambition, qui égale la nôtre", poursuit-t-il.

L'engagement avec Honda devrait porter sur deux saisons. Cela laisserait la porte ouverte à une arrivée comme motoriste d'Aston Martin (sponsor titre de Red Bull) à partir de 2021, quand une nouvelle règlementation technique entrera en vigueur.

Cette décision pourrait également conditionner l'avenir de l'Australien Daniel Ricciardo, dont le contrat avec Red Bull expire en fin de saison et que l'on dit courtisé par Ferrari et Mercedes, alors que celui-ci clame vouloir avant tout une voiture qui lui permette de se battre pour le titre mondial.

 

"Evolution naturelle"

Selon Renault, revenu il y a deux ans en tant qu'écurie à part entière (moteur et châssis), et qui espère lutter pour le championnat d'ici 2020, "c'est une évolution naturelle pour Renault et pour Red Bull Racing compte tenu de leurs aspirations respectives".

Il aurait été surprenant en effet que le constructeur français, qui pointe actuellement à la quatrième place du Championnat, à 78 points de Red Bull, troisième, continue longtemps d'équiper une écurie vouée à devenir une concurrente directe.

"Avoir deux équipes signifie que nous aurons accès à deux fois plus de données qu'aujourd'hui, explique pour sa part Takahiro Hachigo, président de Honda Motor. Nous croyons donc que travailler avec Toro Rosso et Red Bull Racing nous permettra de nous rapprocher de notre but de gagner des courses et des championnats."

Honda a connu un retour désastreux en F1 en 2015 avec McLaren, avec qui le motoriste japonais avait été sacré quatre fois consécutives entre 1988 et 1991.

Les deux parties se sont séparées fin 2017, McLaren se tournant vers Renault pour la fourniture de moteurs et Honda partant équiper Toro Rosso, auprès de laquelle il semble avoir progressé tant en termes de performance que fiabilité.

Débuté en 2007, le partenariat entre Red Bull et Renault a produit 57 victoires et huit titres mondiaux (constructeurs et pilotes avec l'Allemand Sebastian Vettel) de 2010 à 2013, en comptant la période 2016-2018 avec l'appellation "TAG-Heuer".

Cyril Abiteboul, le directeur général de Renault Sport, attendait une réponse de Red Bull en mai sur la poursuite ou non du partenariat, le contrat actuel courant jusqu'à fin 2018.

Red Bull et Renault ont encore 14 Grands Prix de F1 à disputer ensemble, à commencer par le GP de France ce dimanche au Castellet.

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