Ford va ouvrir une nouvelle usine au Mexique

Le groupe automobile Ford a annoncé mardi ouvrir une nouvelle usine au Mexique dans laquelle il va investir 1,6 milliard de dollars et créer 2.800 emplois directs d'ici 2020.

Ce site, qui sera spécialisé dans la construction de voitures citadines, devrait être opérationnel en 2018 mais risque de susciter des critiques des candidats à la Maison Blanche et en l'occurrence du républicain Donald Trump, qui prône le "Made in USA" ("Fabriqué aux Etats-Unis").

M. Trump, favori à l'investiture républicaine, a fait de la critique des groupes américains délocalisant leur production à l'étranger un de ses principaux angles d'attaque lors de la campagne.

Le géant informatique Apple, dont une partie de la production est en Chine, et Ford sont ses principales cibles.

Il a promis qu'en cas de victoire il imposerait une taxe spéciale aux produits fabriqués à l'étranger mais vendus sur le sol américain par les entreprises locales. L'objectif poursuivi est, affirme-t-il, de relocaliser aux Etats-Unis cette production afin de créer des emplois.

"Les véhicules produits au Mexique servent aussi les consommateurs aux Etats-Unis, au Canada, en Chine, en Argentine, en Bolivie, au Brésil, en Colombie, au Chili, au Paraguay, au Pérou, en Uruguay et en Corée du Sud", a affirmé Ford mardi, visant à déjouer de très probables critiques.

Les modèles qui seront produits sur ce site basé dans l'Etat de San Luis Potosi (centre-nord) seront détaillés ultérieurement, promet Ford.

Le coût de la main d'oeuvre est dérisoire au Mexique comparé aux Etats-Unis où Ford a consenti récemment une importante revalorisation des salaires à ses 53.000 employés.

La délocalisation des sites de production opérée récemment par les groupes automobile américains malgré des ventes record est particulièrement dans la ligne de mire des politiques et des élus locaux parce que certains de ces constructeurs ont été sauvés de la faillite en 2009 avec des fonds publics.

Toutefois, contrairement à General Motors et FCA US (ex-Chrysler), Ford est le seul membre du "Big Three" n'ayant pas eu besoin du sauvetage par l'Etat fédéral. Le groupe a préféré engager une lourde restructuration comprenant des fermetures d'usines et des milliers de suppressions d'emplois.

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