Le groupe de Dearborn (Michigan, nord) a enregistré un bénéfice net de 1,9 milliard de dollars, en hausse de 129% par rapport à la même période l'an passé. Le chiffre d'affaires s'élève à 38,1 milliards de dollars, supérieur aux attentes des analystes qui étaient de 35 milliards de dollars.
Le bénéfice ajusté par action est de 0,48 dollar, là aussi supérieur aux attentes qui étaient de 0,47 dollar. Mais, rapporté au résultat net, il est de 0,45 dollar, légèrement inférieur.
Cette différence est imputable à une charge fiscale plus forte qu'attendu sur le trimestre. "Pour l'ensemble de l'année, nous révisons nos prévisions pour la charge fiscale: Nous étions à 26%, en gros le niveau de l'an dernier, mais il semble que nous serons plutôt cette année à 30%", a indiqué Bob Shanks, directeur financier du groupe.
Il a averti que des charges supplémentaires liées à un éventuel accord salarial pourraient affecter les résultats du quatrième trimestre.
"En tant que tel, Ford enregistre de bons résultats mais nous ne serions pas surpris de voir l'action soumise à quelque pression aujourd'hui (mardi)", soulignait l'analyste Ryan Brinkman de JPMorgan.
Cette charge fiscale supplémentaire déplaisait effectivement fortement au marché et l'action Ford dévissait de 4,91% à 14,91 dollars vers 14h00 GMT.
Ford a pourtant reconfirmé ses prévisions d'un bénéfice opérationnel annuel compris entre 8,5 et 9,5 milliards de dollars pour 2015. Il a atteint sur le trimestre 2,86 milliards de dollars, quasiment triplé par rapport au 3e trimestre 2014.
Il a indiqué que sa part de marché mondiale avait progressé de 0,3 point de pourcentage à 7,6% avec des améliorations sur les marchés nord-américain, européen et en Amérique latine. Il a vendu sur le trimestre 1,596 million de véhicules en hausse de 103.000 unités sur un an, dont 771.000 aux Etats-Unis (+16%).
Par secteur géographique, l'Amérique du nord a représenté sur le trimestre 62% du chiffre d'affaires total. Le bénéfice opérationnel y a progressé de 89% à 2,67 milliards de dollars, mais a baissé de plus de moitié à 20 millions de dollars en Asie. Toutes les autres zones ont subi des pertes (163 millions de dollars en Amérique latine, 182 millions en Europe, 15 millions au Moyen-Orient/Afrique), mais réduites par rapport à il y a un an.
En Europe, Ford a vendu 375.000 voitures sur le trimestre (+16,8%) ce qui lui a permis d'améliorer sa part de marché de 0,3 point de pourcentage mais a indiqué continuer à s'attendre à une perte d'exploitation sur l'année. Le PDG du groupe, Mark Fields, a toutefois souligné lors d'une conférence téléphonique qu'il s'agissait du meilleur trimestre enregistré par Ford en Europe depuis 2009.
Succès pour le nouveau 'truck'
La division financière Ford Credit a pour sa part vu son bénéfice d'exploitation progresser de 8,6% à 541 millions de dollars.
Les bonnes ventes du nouveau "truck" F-150, une camionnette à plateau particulièrement populaire aux Etats-Unis, ont permis à Ford de gagner 0,6 point de pourcentage de part de marché aux Etats-Unis car ses cadences de production tournent maintenant à plein après avoir mis initialement plus de temps que prévu à atteindre leur rythme.
Ce modèle utilise notamment de nombreux alliages et de l'aluminium pour gagner du poids et diminuer sa consommation. Les ventes de ce modèle F-150, considéré comme le "best-seller" du constructeur aux Etats-Unis, ont été les meilleures enregistrées pour ce modèle depuis le 2e trimestre 2006, a souligné Ford de même source.
Surtout, le prix moyen d'une transaction pour le nouveau modèle est de 2.800 dollars supérieur à celui de l'ancien, ce qui le place en termes de marge bénéficiaire devant ses principaux concurrents chez GM et FCA (Fiat Chrysler Automobiles).
Pour les seules activités automobiles, la marge d'exploitation a progressé de 4 points de pourcentage à 6,5% mais les liquidités dégagées ont baissé à 2,8 milliards de dollars pour 3,5 milliards un an auparavant.
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