Ford évite une grève au Canada, 6e jour pour celle aux Etats-Unis

Le syndicat des employés de l'automobile au Canada a trouvé un accord de principe avec le constructeur américain Ford, écartant ainsi le risque d'une grève comme celle sévissant depuis six jours côté américain et qui risque de s'étendre.

Le syndicat canadien Unifor a annoncé tard mardi soir un accord concernant plus de 5.600 employés de Ford au Canada.

"Nous pensons que cet accord de principe, soutenu par la totalité du comité de négociation, répond à tous les sujets abordés par les adhérents lors de la préparation de cette séance de négociations collectives", a indiqué Lana Payne, présidente d'Unifor, dans un communiqué.

"Nous pensons que cet accord solidifiera les fondations sur lesquelles nous continuerons à négocier des avantages pour des générations d'employés de l'automobile au Canada", a-t-elle relevé.

La convention collective s'achevait lundi à 23H59 locales mais Unifor avait accepté une prolongation de 24 heures pour permettre aux négociateurs de sceller un accord de principe dont le contenu n'a pas été dévoilé à ce stade.

Le syndicat a choisi d'en réserver la primeur à ses adhérents, qui vont devoir le ratifier. Mme Payne avait fait savoir il y a quelques jours qu'elle demandait des hausses substantielles des salaires et des pensions de retraite.

Un porte-parole de Ford a confirmé cet accord, refusant d'en donner les détails "par respect pour le processus de ratification".

Lana Payne a mené une stratégie de négociation plus discrète et moins conflictuelle que son homologue américain Shawn Fain, président du syndicat United Auto Workers.

Ce dernier a lancé vendredi une grève dans une usine de chacun des grands constructeurs américains Ford, General Motors et Stellantis faute d'être parvenus dans les temps à s'entendre sur les prochaines conventions collectives.

Ce débrayage concerne un peu moins de 13.000 employés sur les 146.000 adhérents que l'UAW compte chez ces trois géants. M. Fain a prévenu que le mouvement pourrait s'étendre s'il ne constatait aucune avancée des négociations d'ici vendredi matin.

Le syndicat réclame notamment une hausse salariale de 40%, correspondant à celle perçue par les dirigeants des groupes ces quatre dernières années.

C'est la première grève affectant les trois groupes en même temps. Cependant, le syndicat a choisi de mener une action ciblée --et limitée à ce stade-- laissant la grande majorité des employés à leurs postes de travail.

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