Ford Blanquefort : réunion de la "dernière chance"

L'intersyndicale de l'usine Ford à Blanquefort (Gironde) rencontre lundi matin à Paris le repreneur potentiel du site et des représentants de l'État pour une réunion de la "dernière chance", annonce la CGT dans un communiqué.

"Cette réunion à Bercy, qu'on pourrait présenter comme celle de la dernière chance, va être pénible. L'objectif c'est encore et toujours de sauver l'usine" menacée de fermeture, explique Philippe Poutou, délégué CGT de l'usine.

"Nous restons déterminés à obtenir un accord avec l'État et Punch (Powerglide) pour, après, faire accepter à Ford de laisser son usine pour sauver nos emplois", ajoute-t-il.

Le constructeur automobile a, en principe, prévu d'annoncer ce lundi sa décision finale sur le projet de reprise de Punch. Mais, d'après M. Poutou, Ford a d'ores et déjà décidé de rejeter ce plan et de fermer son usine (850 emplois), ce que le groupe américain "aurait prévu d'annoncer (...) ce jeudi 13 décembre lors d'une réunion extraordinaire du CE à Blanquefort".

Contacté par l'AFP, un porte-parole de Ford France a expliqué que le constructeur avait concrètement jusqu'au 18 décembre, date de la fin du Plan de sauvegarde de l'emploi de l'usine de Blanquefort, pour communiquer sa décision finale.

Dans son communiqué, Philippe Poutou a déploré que "l'État se dise impuissant et incapable d'imposer à Ford de vendre l'usine et donc de permettre la préservation du site et de l'activité". Le délégué CGT souligne également que Punch et les syndicats ne sont pas sur la même longueur d'onde sur le volet social d'une possible reprise: le fabricant de boîtes de vitesse "veut faire sa marge sur notre dos", dit-il.

Selon une source proche du dossier, la réunion à Bercy ce lundi "peut être décisive si les syndicats acceptent l'accord qui est sur la table".

Punch demande que les syndicats acceptent un accord de modération salariale pendant 3 à 5 ans après la reprise et acceptent d'abandonner de 3 à 5 jours de RTT, qui seraient payées 10% de plus, explique cette source. "Ça permettrait de rétablir la compétitivité du site", explique cette source, soulignant que les négociations en cours sont "très intenses".

"Ford dit que le plan de Punch n'est pas assez sécurisant pour les salariés. La vérité, c'est que si les salariés disent que ça leur va, Ford sera bien en peine de tenir le même discours", a-t-elle ajouté.

Ford avait annoncé fin février qu'il cessait tout investissement dans son usine girondine, implantée dans la banlieue bordelaise depuis 1972.

Une réunion a déjà eu lieu jeudi à Bercy entre Punch et les syndicats, sous l'égide de Jean-Pierre Floris, délégué interministériel aux restructurations d'entreprises.

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