Ford Blanquefort: "progrès notables" selon l'Etat

La Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances a fait état lundi à Bordeaux de "progrès notables" entre les représentants du personnel de l'usine Ford de Blanquefort (Gironde), menacée de fermeture, et son repreneur potientel Punch Powerglide.

Agnès Pannier-Runacher a assuré, à l'issue d'une réunion entre État, élus locaux et syndicats, à laquelle aucun représentant de Punch Powerglide n'était présent, que la dernière offre de reprise remise à Ford par la société belge était "améliorée" et que "la très grande majorité des représentants du personnel la soutenait".

"Il y a encore du travail mais les progrès sont notables" entre représentants du personnel et le fabricant de boîtes de vitesse, a-t-elle ajouté.

"On a du mal à voir les choses comme ça", a toutefois relativisé Philippe Poutou, délégué CGT de l'usine.

"Nous, on voit que Ford ne veut pas de cette reprise et ne discute pas avec nous et que Punch veut profiter de cette situation compliquée pour faire des affaires sur notre dos", a dit l'ancien candidat à la présidence de la République.

Selon la CGT, les syndicats ont accepté un gel des salaires et une modulation du temps de travail sur trois ans (2020, 2021, 2022), le temps de relancer l'activité et même, selon Mme Pannier-Runacher, de "re-recruter à partir de 2023".

"Mais (Punch) veut aussi nous prendre 3 RTT. La reprise industrielle se jouerait à ça et on trouve ça d'une absurdité incroyable!", a dit M. Poutou aux journalistes.

Les syndicats doivent discuter de nouveau avec Punch Powerglide mardi.

"Ford discute avec Punch d'un côté, l'État avec Punch de l'autre, nous (les syndicats) avec Punch et Ford ne discute pas avec nous: C'est quoi ce cinéma ? Pourquoi ne pas discuter tous ensemble? C'est comme ça qu'on avancera", a souligné M. Poutou.

Ford prévoit de donner son avis définitif sur l'offre de reprise mercredi en comité d'entreprise, mais selon Mme Pannier-Runacher, le ministre de l'Économie "Bruno Le Maire va faire passer à Ford le message que cette date ne doit en aucun cas être un couperet".

Le plan de sauvegarde de l'emploi de l'usine de Blanquefort se termine le 18 décembre.

Ford avait annoncé fin février qu'il cessait tout investissement dans cet établissement, implanté dans la banlieue bordelaise depuis 1972.

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