Ford-Blanquefort: Le Maire veut s'assurer que l'offre de reprise est "solide"

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a dit lundi vouloir s'assurer que l'offre de reprise de l'usine Ford de Blanquefort (Gironde) est "solide sur le long terme", alors que les doutes se multiplient sur la viabilité de ce projet.

"Nous allons étudier les forces et les faiblesses de cette offre pour que les salariés puissent se prononcer en connaissance de cause", a déclaré M. Le Maire à l'AFP, à quelques heures d'une rencontre prévue à Bercy avec des syndicats de l'usine menacée de fermeture.

"L'objet est bien de garantir un avenir industriel au site de Blanquefort", a poursuivi le ministre, qui s'exprimait en marge de l'inauguration d'un centre de stockage de données à Pantin (Seine-Saint-Denis).

"Le marché automobile est difficile (...). Raison de plus pour nous assurer que l'offre de Punch est solide sur le long terme et qu'elle garantit un volume d'activité suffisant au plus grand nombre de salariés sur le site", a-t-il ajouté.

Le ministre doit recevoir lundi après-midi les représentants des salariés de l'usine de Blanquefort, dont l'ex-candidat à la présidentielle Philippe Poutou (NPA). Cette rencontre, dont Bercy assure qu'elle ne sera pas "conclusive", vise à faire le point sur ce dossier délicat.

Le constructeur américain Ford a annoncé début 2018 son intention de se désengager de l'usine de boîtes de vitesse, qui emploie quelque 850 personnes. Il a refusé une offre de reprise déposée par la société franco-belge Punch-Powerglide, pourtant appuyée par l'Etat et les syndicats.

Face à ce refus, Bruno Le Maire a fait planer mi-décembre la menace d'une nationalisation provisoire de l'usine. "S'il faut que l'Etat fasse la transition, rachète le site pour le revendre à Punch, cela ne me pose aucune difficulté", avait-il déclaré.

Mais ce projet de reprise, qui prévoit de conserver 400 emplois sur les 850 que compte l'usine, semble avoir du plomb dans l'aile, faute de garanties suffisantes apportées par le groupe franco-belge sur les commandes de ses clients.

"Visiblement, plus personne ne croit vraiment dans l'aboutissement du projet Punch. Et nous craignons fort que notre rencontre" de lundi "en confirme l'abandon officiel", ont écrit les syndicats de l'usine dans un courrier adressé à M. Le Maire, dont l'AFP a obtenu copie.

"Si c'est le cas, ce serait grave de conséquences. Car c'était la seule hypothèse de reprise", ajoutent les syndicats, jugeant nécessaire de trouver "un plan B ou C". "Pour nous il est hors de question de s'entendre dire, désolé, on a essayé et cela n'a pas marché", préviennent-ils.

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