Fonderie du Poitou Alu : fermeture définitive

Le tribunal de commerce de Paris a prononcé mardi la fermeture définitive de l'usine de la Fonderie du Poitou Alu, sous-traitant automobile qui employait 290 salariés dans la Vienne, près de Châtellerault, a-t-on appris auprès de l'intersyndicale.

"Il n'y avait pas eu de suspense. Tout s'est arrêté le 30 juin dernier. Les salariés sont depuis chez eux dans l'attente de leur licenciement", a déclaré à l'AFP Jean-Philippe Juin, délégué syndical CGT et porte-parole de l'intersyndicale CGT/CFE-CGC.

Une dernière réunion de négociation du Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) est prévue mercredi pour fixer le calendrier, dont la date d'envoi des lettres de licenciement.

Un accompagnement social a été signé avec le groupe Renault, son unique client pour lequel il fabriquait des culasses en aluminium.

Après 41 ans d'épopée industrielle, "ça se termine sans faire de bruit. On a obtenu le minimum qu'on pouvait nous octroyer, notamment en ce qui concerne la prime supra-légale", a précisé M. Juin.

Basée à Ingrandes-sur-Vienne, la Fonderie du Poitou Alu était une filiale du groupe Alvance de l'Indo-Britannique Sanjeev Gupta jusqu'à son placement en redressement judiciaire il y a un an. Le site avait obtenu deux sursis en octobre et janvier dernier pour trouver un repreneur. A chaque fois sans succès.

"C'est une page qui se tourne. C'est douloureux. On a fait des propositions de reconversion, on avait demandé à nationaliser l'entreprise le temps de convertir l'usine vers l'électrique car des entreprises étaient intéressées. On n'a pas été entendus par l'Etat", selon le syndicaliste.

L'usine mitoyenne, Fonderie du Poitou Fonte, qui produisait pour Renault des carters diesel, a fermé ses portes cet été. "Cela fait 600 emplois qui disparaissent en l'espace d'un an alors que nous étions près de 2.000 salariés dans les années 1990/2000", a-t-il souligné.

"Ce n'est pas la volonté du gouvernement de soutenir les fonderies alors qu'on en aura toujours besoin même à l'heure de l'électrique. C'est un savoir-faire qui se perd", a-t-il encore regretté.

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