Filière automobile: lutter contre des commandes VN à -70% (+vidéo)

"Si on ne réouvre pas rapidement les concessions, nous devons nous préparer à faire face au risque d’une mise à l’arrêt de l’appareil industriel et d’un nouvel effondrement du marché. Après le choc du printemps et la prévision, avant même le re-confinement, d’un marché en chute de -25% sur l’ensemble de l’année 2020, les choix qui seront faits pèseront lourds sur le tissu industriel et l’emploi au cœur de nos territoires", a alerté Luc Chatel.

Le comité stratégique de la filière automobile s’est réuni, vendredi à 9h30, par audioconférence, sous la présidence de Luc CHATEL et en présence de la ministre de la Transition écologique, Barbara POMPILI, du ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, Bruno LE MAIRE, et de la ministre déléguée chargée de l’Industrie, Agnès PANNIER-RUNACHER.

Il s’agissait de faire le point sur les impacts de la crise et le suivi du déploiement du plan de soutien, mais surtout, dans le contexte de deuxième vague épidémique, d’anticiper les effets du re-confinement sur l’activité industrielle et le marché français.

 

Impacts de la crise 

Après l’effondrement du marché au printemps (- 72% en mars, -89% en avril), les mesures du plan de soutien dévoilé par le président de la République le 26 mai dernier, ont pleinement joué leur rôle, permettant un rebond en juin (+1,2%) et juillet (+3,9%) et un relatif retour à la normale ces trois derniers mois (volumes en ligne avec la moyenne du marché sur les dix dernières années).

Au total, le marché enregistre un recul de -27% en France sur les dix premiers mois de l’année (-29% en Europe sur les neuf premiers mois). A la veille du re-confinement, nos prévisions anticipaient, pour l’ensemble de l’année 2020, un recul du marché de -25% en France.

 

 « Anticiper le risque d’une mise à l’arrêt de l’appareil industriel et d’un nouvel effondrement du marché »

« Si on ne réouvre pas rapidement les concessions, nous devons nous préparer à faire face au risque d’une mise à l’arrêt de l’appareil industriel et d’un nouvel effondrement du marché. Après le choc du printemps et la prévision, avant même le re-confinement, d’un marché en chute de -25% sur l’ensemble de l’année 2020, les choix qui seront faits pèseront lourds sur le tissu industriel et l’emploi au cœur de nos territoires », a alerté Luc CHATEL.

Depuis l’application des mesures de re-confinement, malgré la possibilité dite du « click & collect », force est de constater un effondrement des commandes évalué, au terme de cette première semaine, à -70%.

Cet effondrement des ventes, si on ne permet pas rapidement la réouverture des concessions, aura pour conséquence la mise à l’arrêt de l’appareil industriel avec un impact encore plus lourd qu’au printemps.

Il est donc vital de réexaminer la question de l’ouverture des concessions automobiles. En rappelant que des protocoles sanitaires particulièrement stricts sont effectifs, depuis le printemps dernier, dans l’ensemble des concessions automobiles, dont les espaces de vente permettent une distanciation plus exigeante encore que dans la grande distribution par exemple.

 

Faire de la transition écologique un véritable levier de relance

« Face au choc de la crise, nous avons choisi de faire de la transition écologique un véritable levier de relance pour le secteur automobile. La filière française est aujourd’hui au rendez-vous comme jamais, avec, notamment, un bond sans précédent des ventes de véhicules électrifiés.

Un tel succès rend d’autant plus urgent le déploiement des infrastructures de recharge conformément aux engagements qui ont été pris : il est temps que le rythme de déploiement des bornes de recharge suive celui des ventes de véhicules électriques.

Enfin, le maintien d’un niveau soutenu de bonus en 2021 est un levier indispensable de réussite. A cet égard, la créativité fiscale et l’imagination réglementaire ne doivent jamais perdre de vue une triple exigence : stabilité, visibilité dans le temps, cohérence – cohérence, notamment, avec la trajectoire ambitieuse dont la réglementaire européenne fixe le cap », a souligné Luc CHATEL.

Après l’effondrement du marché au printemps, nous avons résolument choisi de faire de la transition écologique un véritable levier de relance pour le secteur automobile.

C’est tout le sens du Plan du soutien dévoilé par le président de la république, le 26 mai dernier, qu’il s’agisse des mesures visant à stimuler la demande, que du volet consacré à l’offre qui dessine une ambition pour l’avenir de la filière en France.

Malgré la crise, sous l’effet notamment de niveaux de bonus à la hauteur des enjeux, au total, sur les 10 premiers mois de 2020, la part de marché véhicules électriques et hybrides rechargeables a été multipliée par plus de trois et demi, passant de 2,7% il y a un an, (octobre 2019) à 9,8% en 2020.

A fin octobre, la moyenne des émissions de CO2 des voitures neuves vendues en France atteint son plus bas historique, à 95,5 g/km contre 112,9 g à la fin de l’année dernière – soit une baisse de plus de 15% depuis le début de l’année.

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