Depuis son arrivée à la tête de ce qui n'était alors que Fiat, le 1er juin 2004, M. Marchionne a profondément remodelé le groupe, en le redressant d'abord alors qu'il était au bord de la faillite, puis en l'alliant en 2014 à l'Américain Chrysler, avant de procéder en janvier 2016 à la séparation de Ferrari.
Un travail salué par les observateurs et le marché, où depuis un an le titre a bondi de 91%.
Néanmoins, jeudi, l'action FCA s'est montrée très volatile, finissant en recul de 0,10% à 19,42 euros, après avoir pris plus de 2,5% dans l'après-midi.
Le constructeur italo-américain a révisé à la baisse ses prévisions pour 2018 même si sa rentabilité 2017 est meilleure que prévu. Sur l'année, son bénéfice net a bondi de 93%, à 3,5 milliards d'euros, un résultat légèrement supérieur aux attentes (3,44 milliards selon le consensus Factset Estimates). Sur le seul quatrième trimestre, il a atteint 804 millions d'euros, là aussi quasi doublé sur un an.
Le bénéfice net annuel ajusté a, lui, progressé de 50%, à 3,77 milliards, alors que le groupe prévoyait un résultat supérieur à 3 milliards.
FCA a vendu 4,74 millions de véhicules, un chiffre stable par rapport à 2016.
Plus de projet de mariage
Le chiffre d'affaires est lui aussi resté quasi identique, à 110,9 milliards d'euros, un résultat inférieur aux attentes des analystes (116,3 milliards) et à son propre objectif (entre 115 et 120 milliards).
Le constructeur a en revanche atteint sa prévision de dette nette industrielle -qui devait être inférieure à 2,5 milliards- puisqu'elle s'élève à 2,39 milliards.
Pour 2018, le groupe s'attend désormais à un chiffre d'affaires de quelque 125 milliards d'euros contre 136 milliards prévus précédemment.
Il table par ailleurs sur un bénéfice net ajusté de quelque 5 milliards d'euros, contre un chiffre compris entre 4,7 et 5,5 milliards d'euros auparavant, un Ebit ajusté égal ou supérieur à 8,7 milliards d'euros, contre un chiffre entre 8,7 milliards et 9,8 milliards précédemment, et une génération de trésorerie d'environ 4 milliards contre de 4 à 5 milliards.
"C'est la quatrième année que nous terminons l'année avec un bénéfice", s'est félicité M. Marchionne lors d'une conférence avec les analystes, en jugeant "réalisables" les objectifs 2018, "même s'il reste encore beaucoup à faire".
Fitch a prédit "une année du taureau" pour FCA en tablant sur un cours de Bourse de 21 euros, contre 19,42 euros jeudi, tandis que Kepler Cheuvreux pronostique désormais 22 euros.
La semaine passée au salon de l'automobile de Detroit, M. Marchionne a souligné que Fiat Chrysler était "en train de décoller" et n'avait "besoin de personne", alors qu'il avait un temps cherché un partenaire, notamment en tendant la main en 2015 à General Motors.
"Personne n'a répondu à l'invitation" et "maintenant FCA est en bonne position pour être dans le pôle de tête", a-t-il répété jeudi.
Nouveau plan en juin
Quatorze ans jour pour jour après son arrivée chez Fiat, M. Marchionne doit annoncer le 1er juin le nouveau plan stratégique 2018-2022 du groupe.
Si FCA entend se séparer cette année de l'équipementier automobile Magneti Marelli, pas question en revanche de céder une marque, ni Alfa Romeo, ni Maserati, "pas assez mûres", et ni Jeep, "centrale pour la rentabilité" du groupe.
Néanmoins, les résultats de cette marque ont quelque peu déçu l'an passé et certains observateurs se demandent si Jeep pourra atteindre l'objectif de 2 millions de véhicules vendus fixé pour 2018.
Mais le groupe reste lui extrêmement confiant, espérant même doubler les bénéfices en cinq ans grâce à l'essor de Jeep, qui entendre atteindre 5 millions de véhicules en 2022, soit 20% du marché mondial des SUV.
M. Marchionne passera la main début 2019, tout en restant à la tête de Ferrari. Il a plusieurs fois répété que son successeur -qui sera un homme- serait issu du groupe.
Parmi les candidats tenant la corde, selon la presse, figurent le responsable des activités européennes du groupe Alfredo Altavilla, le patron de Jeep Mike Manley et le directeur financier de FCA Richard Palmer.
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