Fiat Chrysler: perte trimestrielle mais objectifs confirmés

Le constructeur italo-américain Fiat Chrysler, qui entend fusionner avec son homologue français PSA, a annoncé jeudi avoir enregistré une perte nette de 179 millions d'euros au troisième trimestre, liée à des dépréciations massives, mais a néanmoins confirmé ses objectifs pour 2019.

Le groupe automobile a expliqué dans un communiqué que "la rationalisation de son plan de portefeuille de produits" avait entraîné une dépréciation de 1,4 milliard d'euros.

Cette rationalisation concerne les petites urbaines en Europe, Alfa Romeo et Maserati, a détaillé le constructeur.

"Les changements dans les plans de portefeuille de produits sont centraux dans le cadre de notre stratégie visant à améliorer notre performance en Moyen-Orient-Europe-Afrique et celle de Maserati", a justifié le patron de FCA Mike Manley.

Le chiffre d'affaires trimestriel du groupe, qui compte les marques Fiat, Chrysler, Jeep, Maserati, Alfa Romeo, Dodge et Ram, a par ailleurs diminué de 1%, à 27,32 milliards d'euros.

Le constructeur a écoulé 1,059 million de véhicules sur la période, un chiffre en recul de 9% (BIEN 9%) en raison principalement de "la discipline continue sur les stocks en Amérique du Nord" où les livraisons ont reculé de 11%.

La chute a été aussi particulièrement marquée en Chine (-24%) et pour Maserati (-48%).

Le bénéfice opérationnel (Ebit) ajusté a lui augmenté de 5%, à 1,96 milliard d'euros. La seule Amérique du Nord a enregistré un Ebit ajusté de 2 milliards, en augmentation de 4%, avec une marge record de 10,6%, grâce notamment à la forte performance des picks-up Ram. Le groupe a enregistré dans le même temps des pertes en Europe et avec sa division Maserati.

M. Manley a souligné que les "résultats forts du troisième trimestre, construits sur une performance record de l'Amérique du Nord", permettait au groupe de confirmer ses objectifs pour 2019 et d'anticiper une année "2020 meilleure en terme de performance financière".

Pour cette année, il prévoit un Ebit ajusté supérieur à 6,7 milliards d'euros, au même niveau que 2018, un bénéfice ajusté par action supérieur à 2,70 euros, soit moins que les 3 euros de 2018, et un flux de trésorerie supérieur à 1,5 milliard, contre 4,4 milliards l'an passé.

Pour 2020, M. Manley s'est dit "confiant de pouvoir réaliser un Ebit ajusté de 7 milliards". Le groupe vise aussi un flux de trésorerie supérieur à 2 milliards et un bénéfice ajusté par action supérieur à 2,8 euros.

FCA et PSA ont annoncé jeudi être tombés d'accord à l'unanimité sur le principe d'une fusion entre égaux. L'accord définitif pourrait intervenir "dans les prochaines semaines", ont-ils précisé dans leur communiqué commun.

Avec 8,7 millions de véhicules vendus par an, la nouvelle entité, qui serait basée aux Pays-Bas, rejoindrait les géants de l'automobile, en devenant le n°4 mondial.

"Les deux compagnies se connaissent très bien et le rapport au niveau personnel est excellent. Nous avons été capables d'agir rapidement pour arriver à ce stade", a expliqué M. Manley.

"L'opportunité que représente (cette fusion) pour les deux entreprises est impressionnante", a-t-il ajouté, en soulignant que cela correspondait "avec tout ce que (le groupe) disait depuis longtemps sur le besoin d'une consolidation intelligente de l'industrie" automobile.

cco/jul

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