Fiat Chrysler confiant sur ses objectifs 2018

Le constructeur automobile italo-américain Fiat Chrysler (FCA) s'est dit convaincu jeudi de pouvoir réaliser ses objectifs 2018, après avoir enregistré l'an passé des "résultats record" marqués par un bond de son bénéfice net.

FCA, qui a récemment été accusé d'avoir dissimulé l'existence d'un logiciel susceptible d'affecter le niveau des émissions polluantes sur 104.000 de ses véhicules aux Etats-Unis, n'a pas passé de provisions pour faire face à cette affaire, a précisé jeudi son patron Sergio Marchione lors d'une conférence téléphonique avec les analystes.

Le constructeur a installé le logiciel controversé sur des modèles Jeep Cherokee et Dodge Ram 500 fabriqués entre 2014 et 2016, et n'en aurait pas informé les autorités alors que la loi l'y oblige.

Selon l'agence environnementale américaine (EPA), FCA encourt des pénalités civiles pouvant aller jusqu'à 4,6 milliards de dollars.

M. Marchione a souligné que FCA menait actuellement "d'intenses discussions avec l'EPA et la Carb (l'agence californienne de l'environnement) sur l'homologation des véhicules diesel pour 2017", en soulignant que celles-ci "avançaient bien".

"Nous espérons que les discussions arrivent à une conclusion relativement rapidement" et permettent également de résoudre la question des "modèles 2014, 2015 et 2016", a-t-il dit.

Il a souligné que ses équipes étaient "concentrées" sur la mise en oeuvre du plan stratégique 2014-2018, réalisé déjà "à 60%", et qu'après une année 2016 "record", le groupe "était confiant quant à la réalisation des objectifs pour 2018".

Les investisseurs ont bien accueilli ces annonces: le titre FCA a fini en hausse de 1,18% à 10,33 euros à la Bourse de Milan, dans un marché en recul de 0,73%.

L'an passé, le bénéfice net du groupe a bondi à 1,8 milliard d'euros, contre 93 millions d'euros un an plus tôt à périmètre constant.

Le chiffre d'affaires s'est lui élevé à 111 milliards d'euros, en ligne avec 2015 et avec les attentes des analystes (111,5 milliards). Il est néanmoins inférieur à l'objectif annuel de FCA, qui avait dit viser plus de 112 milliards d'euros.

Fiat Chrysler a vendu 4,7 millions de véhicules sur l'année, un chiffre stable par rapport à 2015. Jeep a réalisé une très bonne performance avec une hausse de 9% de ses ventes, et 1,4 million de véhicules commercialisés.

- Dette nettement réduite -

Le bénéfice net ajusté s'établit à 2,5 milliards d'euros, en hausse de 47%, alors que le groupe prévoyait un résultat supérieur à 2,3 milliards.

L'Ebit ajusté a progressé de 26%, à 6,05 milliards d'euros, contre plus de 5,8 milliards visés par FCA.

L'objectif de réduire la dette nette industrielle à moins de 5 milliards d'euros est également atteint puisqu'elle s'établit à 4,6 milliards.

Pour 2017, FCA table sur un chiffre d'affaires entre 115 et 120 milliards d'euros, un Ebit ajusté supérieur à 7 milliards d'euros, un bénéfice net ajusté supérieur à 3 milliards, et une dette nette industrielle inférieure à 2,5 milliards, une réduction très importante que les analystes, surpris, ont saluée.

Pour 2018, le constructeur prévoit un chiffre d'affaires de 136 milliards d'euros, un Ebit ajusté entre 8,7 et 9,8 milliards d'euros et un bénéfice net ajusté de 4,7 à 5,5 milliards d'euros.

M. Marchionne, qui a rencontré mardi le nouveau président des Etats-Unis, Donald Trump, a précisé "n'avoir jamais parlé" avec lui de l'hypothèse d'une fusion avec General Motors, projet qui tenait à coeur au patron de FCA, mais qui a reçu une fin de non-recevoir du groupe américain.

Tout en soulignant que son unique priorité était la réalisation du plan stratégique, il a rappelé que cette intégration, si elle voyait le jour, donnerait naissance au "plus grand producteur de camions et de voitures au monde, qui serait basé aux Etats-Unis".

"Les choses inévitables à la fin se produisent", a-t-il assuré.

M. Marchionne a aussi émis un jugement "dans l'ensemble positif" de la politique de relance de l'industrie promise par le nouveau président américain et a assuré vouloir travailler avec M. Trump, tout en se disant "préoccupé" de l'impact possible des taxes transfrontalières.

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