Fiat Chrysler: bon trimestre, mauvaise année (ventes -2%, bénéfice -19%)

Le constructeur italo-américain Fiat Chrysler a connu un net redressement fin 2019, lui permettant de confirmer ses objectifs pour cette année et d'aborder sereinement sa fusion avec son homologue français PSA.

Néanmoins, l'épidémie du nouveau coronavirus représente un défi pour le constructeur: une de ses usines européennes pourrait être contrainte de stopper sa production en raison de problèmes d'approvisionnement venant de Chine, a indiqué jeudi son patron Mike Manley au Financial Times.

Il s'agit de la première alerte concernant l'industrie automobile européenne.

M. Manley a précisé que FCA saurait d'ici deux à quatre semaines si l'approvisionnement est arrêté pour cette usine.

L'année 2019 a été compliquée pour le constructeur qui compte les marques Fiat, Chrysler, Jeep, Maserati, Alfa Romeo, Dodge et Ram.

Son bénéfice net a reculé de 19%, à 2,7 milliards d'euros, tandis que ses ventes ont baissé de 2%, à 108,18 milliards d'euros, dans un marché mondial en berne.

Néanmoins, au quatrième trimestre, le groupe a connu une embellie, avec une hausse de 1% de son chiffre d'affaires, mais surtout un bond de 35% de son bénéfice net, à 1,57 milliard d'euros, ce qui lui permet d'aborder 2020 avec plus d'optimisme.

"2019 a été une année historique pour FCA", a commenté M. Manley lors d'une conférence avec les analystes.

"Nous avons continué à créer de la valeur pour nos actionnaires et mis en oeuvre des actions destinées à la croissance future, en renforçant de manière substantielle notre position financière, en investissant dans des produits clés et en finalisant un accord de fusion avec PSA", a-t-il ajouté.

M. Manley a précisé que la fusion devrait être finalisée "d'ici la fin de l'année et au plus tard début 2021".

Ensemble, avec PSA (marques Peugeot, Citroën, DS, Opel, Vauxhall), ils doivent donner naissance au numéro 4 mondial du secteur.

Malgré "de nouveaux vents contraires", comme la hausse des prix de certaines matières premières et le nouveau coronavirus, le groupe italo-américain a confirmé tous ses objectifs pour 2020.

Il vise un Ebit ajusté supérieur à 7 milliards d'euros, contre 6,67 milliards en 2019, un flux de trésorerie supérieur à 2 milliards et un bénéfice ajusté par action supérieur à 2,8 euros, contre 2,73 euros l'an passé.

Le directeur financier de FCA Richard Palmer a souligné que l'impact du coronavirus n'était "pas calculable pour le moment".

 

Titre en hausse

Porté par les résultats et la confirmation des objectifs, vers 15H45 (14H45 GMT), le titre du constructeur gagnait 1,69% à 12,518 euros à la Bourse de Milan, en hausse elle de 1,06%.

Le constructeur a écoulé 4,41 millions de véhicules sur l'année, un chiffre en recul de 9% en raison principalement de la réduction des stocks en Amérique du Nord. Il a été aussi affecté mais dans une moindre mesure, vu la faiblesse pour lui du marché chinois, par la baisse de 29% de ses livraisons en Asie-Pacifique (soit 60.000 véhicules en moins).

Le groupe a enregistré des chiffres record en terme de rentabilité en Amérique du Nord, tirés par ses marques Ram et Jeep.

Cette seule région, où il réalise un peu plus de la moitié de ses livraisons de véhicules, a enregistré à elle seule un bénéfice opérationnel (Ebit) ajusté de 6,69 milliards d'euros, en hausse de 7%.

FCA, dont l'Ebit total ajusté a atteint 6,67 milliards, a subi dans le même temps des pertes en Europe et avec sa division Maserati, qui connaît de grandes difficultés.

De son côté, son futur compagnon de route PSA a vu ses ventes chuter de 10% l'an dernier (à 3,49 millions de véhicules) dans le monde, avec des volumes encore très concentrés sur l'Europe.

Le groupe français souffre de son absence sur le marché américain, où il a annoncé vouloir revenir, ce à quoi FCA pourrait lui être utile. PSA pourrait de son côté aider Fiat Chrysler à redresser ses activités européennes. Les deux constructeurs sont en revanche tous les deux faibles en Chine.

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