Ferrari : CA à +18,7% et bénéfice à +10% sur 9 mois

Croissance à deux chiffres des livraisons et des bénéfices au troisième trimestre, lancement de son premier SUV: le mythique fabricant de voitures de luxe Ferrari résiste à un contexte économique difficile et a relevé mercredi ses objectifs pour l'ensemble de l'année.

La prestigieuse marque au cheval cabré a livré au total 3.188 bolides dans le monde au cours de la période juillet-septembre, en hausse de 15,9%.

"Nous sommes confiants quant à la performance en 2022 et sommes également très positifs pour 2023, grâce à un carnet de commandes solide", a commenté son PDG Benedetto Vigna lors d'une conférence avec des analystes.

"Toute notre gamme est épuisée, à l'exception de quelques modèles", a-t-il assuré.

Pour faire face à la hausse des coûts de production due à l'inflation, Ferrari a recours à "des augmentations de prix à un chiffre sur certains modèles et marchés sélectionnés", a expliqué M. Vigna.

Ferrari a vu son chiffre d'affaires grimper de 18,7% à 1,25 milliard d'euros au troisième trimestre.

Le bénéfice net a progressé de 10% à 228 millions d'euros, un résultat légèrement supérieur au consensus des analystes de Factset.

 

Démarrage du "Purosangue"

Sur les neuf premiers mois de l'année, Ferrari a engrangé un bénéfice net de 718 millions d'euros, en hausse de 16%, et des recettes de 3,72 milliards d'euros (+20%).

Pour l'ensemble de 2022, le groupe vise désormais un chiffre d'affaires d'environ 5 milliards d'euros, contre 4,9 milliards auparavant.

Les commandes pour le premier SUV de la marque, "Purosangue" (pur-sang), qui a été dévoilé en septembre et sera livré à partir de 2023, "ont dépassé de loin nos attentes", a déclaré M. Vigna.

Le "Purosangue", doté du moteur emblématique V12 d'une puissance de 725 chevaux, a trouvé selon lui "un écho très positif" auprès de la clientèle de Ferrari.

Au lieu de "doubler les volumes", Ferrari privilégie "l'exclusivité et le caractère unique" de ses modèles, a expliqué M. Vigna. Ainsi, la part du "Purosangue" dans les livraisons ne devrait pas dépasser 20% du total.

Le constructeur prévoit un chiffre d'affaires jusqu'à 6,7 milliards d'euros à l'horizon 2026, selon son plan stratégique présenté en juin au siège historique du groupe à Maranello (nord).

 

15 modèles d'ici 2026

Ferrari compte atteindre cet objectif ambitieux notamment en lançant quinze nouveaux modèles sur la période 2023-2026.

Connue pour ses moteurs à combustion puissants et rugissants, la marque de luxe a affiché sa volonté d'entrer dans l'ère électrique.

Les modèles 100% électriques et hybrides devraient ainsi représenter 60% de sa production d'ici 2026 et 80% d'ici 2030, selon le plan stratégique.

L'Europe-Moyen-Orient-Afrique est resté le principal marché de Ferrari au troisième trimestre, avec 1.291 véhicules livrés, mais leur nombre est en baisse de 1%.

Les livraisons ont en revanche grimpé de 28,2% sur le continent américain et de 73,1% dans la région Chine-Hong Kong-Taïwan.

Les revenus du constructeur provenant de la vente de voitures et pièces détachées ont augmenté de 19,6% à 1,05 milliard d'euros.

Les recettes générées par les ventes de moteurs ont chuté de 25,3% à 41 millions d'euros, en raison de la baisse des livraisons à Maserati, à l'approche de l'expiration en 2023 du contrat liant les deux groupes.

Les revenus liés à la sponsorisation et à la marque ont progressé de 29,7% à 123 millions d'euros.

Commentant la Formule 1, où Ferrari occupe la deuxième place du championnat des constructeurs derrière Red Bull, M. Vigna a déclaré: "nous sommes de nouveau compétitifs, mais nous ne pouvons pas nous satisfaire des résultats de cette année".

"Nous nous concentrons maintenant sur les dernières courses de la saison et sur la préparation de la prochaine, de la meilleure façon possible", a-t-il promis.

bh/rhl

© 2022AFP