Fermeture de PSA Saint-Ouen: des mesures réclamées pour les salariés

Les syndicats de PSA ont réclamé mercredi à la direction, lors d'un comité central d'entreprise extraordinaire, des mesures spécifiques pour accompagner les quelque 320 salariés de l'usine de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), qui doit fermer d'ici à 2021.

Selon des documents consultés par l'AFP mi-novembre, l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) a informé PSA que le site de Saint-Ouen lui paraissait le plus approprié pour son projet de créer le futur hôpital Grand Paris Nord, poussant le constructeur automobile à fermer les portes de son usine d'emboutissage et à "redéployer" l'activité.

"Nous sommes contre cette fermeture imposée! En contrepartie, nous demandons des mesures spécifiques à la hauteur des attentes des salariés de Saint-Ouen", a indiqué dans un communiqué, à l'issue du CCE, l'alliance USO qui regroupe les syndicats SIA, FO, CFTC et CFE-CGC.

Ils demandent de donner la priorité aux salariés de Saint-Ouen pour les mobilités au sein du groupe, des aides à la formation accrues en cas de reconversion, ou des primes de départ et de mobilité majorées.

La fermeture, qui doit se faire sans licenciements, représente "un traumatisme pour les salariés et leurs familles", a souligné Patrick Michel, de FO, premier syndicat chez PSA, interrogé par l'AFP.

La CGT (2e) la juge "inacceptable" et reproche à PSA d'avoir organisé une "décroissance pilotée" du site ces dernières années, avec de nombreux départs non remplacés.

De son côté, la CFDT (4e syndicat) regrette dans un communiqué "que le département de Seine-Saint-Denis se sépare d'un maillon de son tissu industriel déjà fortement impacté (...) avec la fermeture de l'usine PSA d'Aulnay".

Certains salariés de l'usine de Saint-Ouen ont d'ailleurs vécu la fermeture en 2014 de l'usine d'Aulnay-sous-Bois, qui employait 3.000 personnes. Brahim Loujahdi est l'un d'eux. "On n'a pas envie de revivre la même situation qu'à Aulnay", quand des salariés avaient quitté l'entreprise "avec un chèque mais se sont retrouvés par la suite sans emploi stable", explique-t-il. "La priorité doit être de trouver un emploi solide à chacun", selon ce délégué CFTC.

Il estime que l'Etat devrait aussi participer au reclassement des salariés, dans la mesure où la fermeture est liée à une décision des pouvoirs publics.

La direction doit rapidement présenter un calendrier de négociation. "Le groupe PSA étudiera avec les organisations syndicales un accompagnement spécifique pour les salariés de Saint-Ouen", a assuré un porte-parole, interrogé par l'AFP.

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