Pour justifier les licenciements pour motifs économiques de cette usine spécialisée dans les pneus pour poids-lourds, le groupe Michelin avait invoqué un "péril de compétitivité" sur son périmètre européen. Le conseil des prud'hommes a estimé qu'il ne "fallait pas se limiter à un périmètre d'examen réduit (...) mais bien regarder son activité poids-lourds au niveau mondial", a expliqué l'avocate Alexia Marsault.
En effet, a-t-il jugé, "le secteur d'activité d'un groupe de dimension mondiale ne doit pas être cantonné au secteur d'activité européen et les informations limitées à ce secteur rendent le licenciement sans cause réelle et sérieuse".
Les licenciements des 57 plaignants sont dès lors "considérés comme illégitimes. Ce qui leur ouvre droit à des dommages et intérêts, indépendamment des indemnités qu'ils ont pu percevoir dans le cadre du plan de sauvegarde de l'emploi qui avait été mis en place par Michelin", a indiqué Me Marsault.
Chacun des 57 ex-salariés va recevoir "a minima l'équivalent de 6 mois de salaire brut", soit au total "plus d'1,34 million d'euros", a précisé l'avocate.
Le groupe Michelin a un mois pour faire appel de la décision.
Selon l'avocate, les autres ex-salariés licenciés il y a plus de deux ans ne pourront pas se prévaloir de ce jugement pour demander des dommages et intérêts pour licenciement abusif.
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