Faurecia veut doubler ses ventes dans la dépollution

Dépollution des moteurs, véhicules électriques et piles à hydrogène: l'équipementier automobile français Faurecia a estimé mardi que la demande pour ses produits "propres" à forte rentabilité croîtrait de 7% par an d'ici à 2030.

Dans un communiqué à l'occasion de sa "journée investisseurs", l'entreprise contrôlée par le groupe automobile PSA (Peugeot, Citroën et DS) a affiché ses ambitions pour sa branche "mobilité propre" qui a contribué à son chiffre d'affaires 2016 à hauteur de 4,2 milliards d'euros, soit 22% des ventes totales.

Cette activité recèle un "fort potentiel de croissance rentable", selon Faurecia qui la voit progresser de 7% par an en moyenne dans les 15 prochaines années pour atteindre un chiffre d'affaires supérieur à 10 milliards d'euros et dégager une marge opérationnelle de 15%.

"Ces résultats seront atteints grâce à l'accélération des nouvelles technologies pour les groupes motopropulseurs électrifiés et au développement de technologies de pointe en matière de réduction des oxydes d'azote (NOx) pour les véhicules utilitaires, les camions, les moteurs à très haute puissance et les applications industrielles", a affirmé l'entreprise.

Celle-ci pense notamment tirer parti du fait que "d'ici à 2030, près de la moitié des véhicules seront électrifiés (véhicules hybrides, véhicules électriques à batterie ou à pile à combustible)", mais aussi du durcissement généralisé des normes antipollution, y compris en Chine ou en Inde.

Faurecia revendique la première place mondiale des systèmes de contrôle des émissions de moteurs (pots d'échappement, catalyseurs, systèmes de réduction des NOx...) livrés aux constructeurs de véhicules pour montage dans leurs usines.

La société est aussi présente sur le marché de la dépollution a posteriori, et a révélé lundi avoir conclu un accord pour moderniser 20.000 véhicules lourds (autobus et camions) en Corée du Sud, au moyen d'une technologie anti-NOx à base de cartouches d'ammoniac développée par une société danoise, Amminex, dont Faurecia a pris le contrôle en 2016.

L'entreprise a en outre annoncé le 15 mai avoir conclu un accord avec Stelia Aerospace, filiale d'Airbus Group, dans le domaine des réservoirs à hydrogène pour véhicules à pile à combustible. Elle ambitionne par ailleurs de mettre au point des "packs de batteries en composite".

Les autres branches d'activité de Faurecia sont les sièges et les intérieurs d'automobiles (tableaux de bord et garnitures de portes). La société s'est séparée il y a près d'un an de sa branche "extérieurs", qui fabriquait essentiellement des pare-chocs, pour se concentrer sur les produits de haute technologie.

C'est dans cette optique qu'elle est en train d'entrer au capital de la filiale automobile du groupe Parrot, avec pour objectif d'en prendre le contrôle à partir de 2019.

Faurecia a également confirmé mardi ses objectifs financiers pour 2017 et 2018.

Pour l'exercice actuel, il s'agit d'une hausse des ventes "à valeur ajoutée" de 6%, d'une marge opérationnelle de 6,4 à 6,8% sur ces ventes (6,2% réalisés en 2016) et d'un flux de trésorerie net de plus de 350 millions d'euros. En 2018, le groupe ambitionne la même croissance du chiffre d'affaires que cette année, assortie d'une rentabilité de 7% et d'un flux de trésorerie net de 500 millions d'euros.

Faurecia, qui contribue fortement aux résultats de PSA, a dégagé en 2016 un bénéfice net part du groupe de 638 millions d'euros (+72%) sur un chiffre d'affaires en recul de 9,5%, conséquence surtout de la contraction du périmètre.

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