Faurecia : rentabilité 2016 en hausse, repli des ventes

L'équipementier automobile français Faurecia a annoncé jeudi avoir dégagé un résultat net part du groupe en hausse de 72%, à 638 millions d'euros, grâce à une amélioration de sa rentabilité opérationnelle.

Le chiffre d'affaires a reculé de 9,5% à 18,7 milliards d'euros, conséquence d'une réduction du périmètre, d'effets de change défavorables et de revers commerciaux en Amérique du Nord, mais la marge opérationnelle a atteint 5,2% (+0,8 point) à 970 millions d'euros, dépassant l'objectif de 5%. Celle-ci était encore de 3,5% en 2014.

Faurecia, qui contribue aux résultats de sa maison-mère le groupe PSA, a aussi amélioré son flux de trésorerie net, indicateur très suivi dans l'automobile, passé de 303 à 459 millions d'euros (+51%). L'objectif 2016 était de dépasser 300 millions.

Les "objectifs définis en 2013 (ont été) largement dépassés", a assuré Faurecia dans un communiqué. Lors d'une conférence face à des analystes à Paris jeudi, le directeur général de l'entreprise, Patrick Koller, a promis qu'elle allait "poursuivre sur cet élan" de "croissance rentable".

La Bourse a pourtant mal accueilli ces résultats, le titre Faurecia cédant plus de 3,4% midi sur la place de Paris dans un marché en hausse de 0,4%.

Faurecia a vendu l'été dernier sa branche "extérieurs", fabriquant en particulier des pare-chocs, à un autre équipementier français, Plastic Omnium, et retraité ses résultats 2015 pour prendre en compte cette réduction d'un dixième de son périmètre.

A cette aune, les ventes ont reculé de 0,3% en données publiées mais "progressé de 2,6% par rapport à 2015 sur une base organique", a indiqué l'entreprise qui avait affirmé à la mi-2016 viser pour l'exercice une croissance des ventes totales de 1% à 3% en données comparables.

Faurecia a souligné que les changes défavorables avaient pesé à hauteur de 367 millions d'euros sur son chiffre d'affaires l'année dernière, soit un effet négatif de 2 points de croissance.

En Europe, où Faurecia réalise 51,5% de son chiffre d'affaires, les ventes ont crû de 1,4% en données publiées, hors cession, à 9,64 milliards d'euros, tandis que la marge opérationnelle atteignait 4,6%.

 

Carnet de commandes

Même indicateur de rentabilité en Amérique du Nord, où Faurecia réalise près de 28% de son activité, mais les ventes y ont connu une nette baisse: -3,8% en données publiées à 5,22 milliards d'euros.

Cela s'explique notamment, selon le directeur financier Michel Favre, par l'arrêt prématuré de la berline Chrysler 200, victime de l'engouement des Américains pour les 4x4.

M. Favre a toutefois précisé que Faurecia avait décroché le contrat pour l'intérieur de la future voiture électrique Tesla Model 3.

L'activité a également reculé en Asie, en données publiées: -1% à 3,07 milliards d'euros, soit 16,4% du chiffre d'affaires total de l'entreprise. Celle-ci se console en voyant ses ventes aux constructeurs locaux exploser de 48% en données comparables. Et la marge opérationnelle de la société en Asie atteint 10,1%.

Les ventes "à valeur ajoutée" excluent le négoce de "monolithes", c'est-à-dire les métaux précieux utilisés dans les systèmes de dépollution, où Faurecia n'a qu'un rôle d'intermédiaire et qui devraient d'ailleurs être, pour des raisons comptables, être soustraits du périmètre pour l'exercice en cour. En 2016, les "monolithes" ont représenté des ventes de 3 milliards d'euros.

Pour 2017, les objectifs sont une hausse des ventes "à valeur ajoutée" de 6%, une marge opérationnelle de 6,4 à 6,8% sur ces ventes (6,2% réalisés en 2016) et un flux de trésorerie net de plus de 350 millions d'euros.

Faurecia, qui fabrique notamment des sièges, des tableaux de bord et des systèmes de dépollution des moteurs, a confirmé jeudi ses objectifs à l'horizon 2018, soit une croissance annuelle de 6% de son chiffre d'affaires, une marge opérationnelle de 7% sur les ventes "à valeur ajoutée" et un flux de trésorerie net de plus de 500 millions d'euros.

Faurecia s'est dit conforté par le fait que les prises de commandes, sur une période glissante de trois ans, "sont en hausse de 6 milliards d'euros par rapport à 2015", atteignant 53 milliards.

Faurecia est sorti nettement désendetté de la transaction avec Plastic Omnium: sa dette financière nette n'était plus que de 342 millions d'euros fin 2016 contre 946 fin 2015 et encore 1,38 milliard d'euros fin 2014.

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