Faurecia, délesté de ses pares-chocs, relève ses objectifs

L'équipementier automobile français Faurecia a enregistré une "forte amélioration" de sa rentabilité au premier semestre, qui l'a conduit a relever ses objectifs annuels à quelques jours de la cession de son activité pare-chocs, pas assez lucrative.

Même avec un chiffre d'affaires amputé de près de 10%, en anticipation de la vente qui doit être conclue vendredi avec son concurrent Plastic Omnium, tous les feux sont au vert pour Faurecia.

Le groupe, détenu à près de 50% par le constructeur PSA, a ainsi enregistré un bond de son bénéfice net sur six mois, de 157 millions d'euros en 2015 à 245 millions cette année.

La marge opérationnelle, indicateur de référence pour l'équipementier, est elle passée de 4% à 5,1% du chiffre d'affaires, soit 490 millions d'euros.

Les trois activités conservées (sièges, tableaux de bord, système de dépollution des moteurs), "ont progressé significativement et convergent vers le même niveau de profit", a souligné Patrick Koller, directeur général de Faurecia, lors d'une présentation de ces résultats.

En avance sur ses objectifs, la société a revu à la hausse sa prévision de marge opérationnelle, désormais fixée à "au moins 5%" en 2016 contre une fourchette de 4,6% à 5% précédemment.

L'annonce a profité à l'action Faurecia, en hausse de 4,44% à 12H15 (10H15 GMT), à 34,33 euros.

M. Koller a en outre confirmé la cible d'une marge opérationnelle à 6% d'ici 2018, annoncée en avril.

Le choix de se défaire de la fabrication de pare-chocs et de modules de bloc avant, moins profitables, s'avère déjà payant, malgré un recul apparent du chiffre d'affaires, de 10,5 à 9,5 milliards d'euros au premier semestre.

Cette cession mise à part, Faurecia affiche une légère croissance de 0,5%, amoindrie toutefois par un effet de changes négatif et la baisse des prix des métaux précieux - la vente de ces matières premières, utilisés dans les systèmes de dépollution, représente près de 17% du chiffre d'affaires.

 

"incertitudes accrues"

L'activité a en fait été tractée par les ventes de sièges, qui ont compensé les faiblesses des deux autres branches. Ces secteurs sont cependant "en train de rebondir et ça se verra en 2017", a affirmé M. Koller.

Faurecia a aussi pu se reposer sur sa performance en Europe, seule région à afficher une progression des ventes, en particulier grâce à Renault-Nissan et BMW. Le Vieux continent génère à présent 54% des revenus de l'équipementier.

A l'inverse, l'Amérique du Nord continue de payer l'arrêt progressif de la production de la berline Chrysler 200. La cession d'une usine en Caroline du Sud, bouclée fin juin, affectera également les ventes, dont "la reprise est attendue en 2017", a indiqué le directeur financer Michel Favre.

En Chine, les mauvais chiffres des coentreprises du groupe ont effacé le bond de ses ventes aux constructeurs locaux et plombé les résultats de la région Asie.

Dans un contexte "d'incertitudes accrues ces dernières semaines", avec le Brexit et le coup d'Etat avorté en Turquie et à l'approche des élections américaines cet automne, Faurecia n'a pas modifié sa prévision de croissance du chiffre d'affaires, a expliqué M. Koller.

L'entreprise, qui a généré au premier semestre un flux de trésorerie ("cash flow") net de 205 millions d'euros, a néanmoins revu sa prévision annuelle à "au moins 300 millions d'euros" contre "environ 300 millions" auparavant.

Avec la vente de sa division pare-chocs, dont la valeur a été estimée à 665 millions d'euros, le groupe sera pratiquement désendetté à la fin de l'année.

Faurecia, qui entend se développer dans des gammes de "produits à fort contenu technologique" et à forte rentabilité, aura alors plus de marge de manoeuvre pour procéder à des acquisitions. A condition de "trouver la bonne cible", a ajouté M. Koller.

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