Faurecia : bénéfice multiplié par deux en 6 mois

Sur fond de hausse des ventes en Europe, l'équipementier automobile Faurecia a multiplié par deux son bénéfice net au premier semestre, à 157 millions d'euros, et prévoit d'atteindre dès cette année son objectif de marge opérationnelle 2016.

Egalement aidée par un très fort effet de change aux Etats-Unis, cette filiale de PSA Peugeot Citroën a réalisé lors des six premiers mois de l'année un chiffre d'affaires en hausse de 12,6% par rapport à la même période de 2014, à 10,5 milliards d'euros, a-t-elle précisé vendredi dans un communiqué.

A taux de change et périmètres constants, la croissance de l'activité de Faurecia s'établit à 6,3% au premier semestre.

L'entreprise a indiqué avoir bénéficié d'un "impact positif des devises de 788 millions d'euros", notamment aux Etats-Unis, dopant la progression du chiffre d'affaires de 8,4 points.

Une harmonisation comptable dans la branche des monolithes (composants utilisés dans les catalyseurs d'échappement) explique par ailleurs un impact négatif de 198 millions d'euros (-2,1 points).

"Toutes les activités de Faurecia progressent en chiffre d'affaires et en rentabilité", a affirmé le PDG de l'entreprise, Yann Delabrière, cité dans le communiqué.

En Europe, la société a vu son activité progresser de 9,3% alors qu'elle réalise plus de la moitié de ses ventes dans cette zone.

Ces résultats "surpassent largement l'évolution de la production automobile qui est de 2,2%" sur le Vieux continent au premier semestre, a fait valoir Faurecia.

- Réduction de la dette -

En Amérique du Nord, l'entreprise indique avoir également fait mieux que le marché, avec des ventes en hausse de 2,6% à changes constants, alors que la production automobile a crû de 2%.

Dans cette région où elle réalise le quart de son activité mondiale, Faurecia a bénéficié d'un très important effet de change, puisqu'en données publiées, la progression des ventes est de 25,9%. La baisse de l'euro par rapport au dollar a fait tomber 517 millions d'euros supplémentaires dans l'escarcelle de la société.

Même effet de change positif en Asie, où Faurecia obtient quelque 15% de ses ventes mondiales: l'activité a crû de 9,2% en données publiées et de 4,4% à changes constants. C'est dans cette zone géographique que Faurecia obtient la meilleure rentabilité, avec 9,6% de marge opérationnelle contre 3,9% en Europe et 2,8% en Amérique du Nord.

La seule région en déprime est l'Amérique du Sud, où les deux grands pays producteurs de véhicules, le Brésil et l'Argentine, traversent des crises économique et monétaire. Alors que la production automobile y a baissé de 15,9% au premier semestre, Faurecia a apparemment limité les dégâts puisque ses ventes ont chuté de 7% à changes constants (-8,9% en publié).

Faurecia, qui produit notamment des sièges, des tableaux de bord, des pare-chocs et des systèmes de dépollution, a indiqué avoir réalisé une marge opérationnelle de 424 millions d'euros (+40%) au premier semestre, soit "4% du chiffre d'affaires total contre 3,2% en 2014".

Le bénéfice net progresse précisément de 96%. Faurecia a en outre indiqué avoir réduit son endettement net de 258 millions d'euros en six mois, à 1,13 milliard d'euros au 30 juin.

"Compte tenu d'un premier semestre très positif et d'un contexte favorable pour le second semestre", la société a indiqué qu'elle "devrait atteindre dès le second semestre 2015 ses objectifs de rentabilité fixés pour 2016", à savoir "une marge opérationnelle comprise entre 4,5% et 5%".

Faurecia a également révisé à la hausse son objectif de flux de trésorerie net pour 2015, estimant qu'il sera "supérieur à 200 millions d'euros" alors qu'il l'anticipait supérieur à 100 millions précédemment. Ce "cash flow net" a atteint 310 millions d'euros au premier semestre.

L'entreprise n'a pas modifié son objectif de chiffre d'affaires pour 2015, "en hausse aux alentours de 5% à données comparables".

Le communiqué de résultats ne fait pas mention d'une éventuelle volonté de l'entreprise de se séparer de son activité pare-chocs, qui lui a été prêtée en début de semaine par l'agence Bloomberg.

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