Faillite de British Steel : inquiétude à l'usine d'Hayange

L'usine d'Hayange, qui emploie environ 420 personnes, « dépend directement de l'aciérie anglaise » qui a été placée en faillite par les autorités britanniques.

L'angoisse est palpable dans l'est de la France. La CFDT de l'usine British Steel France Rail d'Hayange, en Moselle, a en effet exprimé son inquiétude, jeudi 23 mai, au lendemain de l'annonce de la faillite du sidérurgiste par les autorités britanniques, rappelant qu'elle employait deux fois plus de salariés que l'aciérie Ascoval (Nord), également reprise par British Steel. « On savait qu'il se tramait quelque chose mais pas que la situation était aussi catastrophique, c'est un coup de fusil  ! » s'est alarmé auprès de l'Agence France-Presse (AFP) Djamal Hamdani, représentant CFDT (majoritaire) de l'usine.

L'usine d'Hayange, qui produit des rails, a été rachetée en 2016 au géant indien Tata Steel. Elle emploie environ 420 personnes, sans compter les intérimaires et les sous-traitants, a précisé M. Hamdani. « Même si tous les projecteurs sont actuellement braqués sur nos copains d'Ascoval, nous rappelons que le site d'Hayange fait vivre dans la vallée de la Fensch 450 familles et plus de 1 200 emplois indirects », souligne la CFDT dans un communiqué diffusé jeudi.

 

« On ne sait pas comment cela va se passer »

Les autorités britanniques ont annoncé mercredi la faillite de British Steel, dont les actifs au Royaume-Uni vont être vendus pour payer les salariés et les fournisseurs. « Si, effectivement, notre entreprise n'est pas encore en redressement judiciaire ou liquidation, celle-ci dépend directement de l'aciérie anglaise. Les conséquences d'un arrêt de l'usine de Scunthorpe (le site géant de British Steel dans le nord-est de l'Angleterre, NDLR) seraient purement et simplement un arrêt de l'usine d'Hayange et celle de FN Steel en Hollande », ce qui « aurait probablement des conséquences importantes sur le dossier d'Ascoval Saint-Saulve », poursuit le communiqué.

 

Le syndicat s'inquiète pour l'approvisionnement de l'usine en blooms (barres d'acier). « On a un stock de blooms d'un mois. Après, on ne sait pas comment cela va se passer. En Europe, personne ne pourra nous les fournir, à part à les faire venir de Russie, mais à quel coût ? » s'interroge M. Hamadi. Contactée par l'AFP, la direction de l'usine n'a pour l'heure pas souhaité réagir.

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