EVS 32 : la mobilité électrique fait son show mondial à Lyon

Vendre le courant de sa voiture électrique, la recharger en moins de vingt minutes ou enfourcher un vélo à hydrogène: bienvenue à l'Electric Vehicule Symposium (EVS), près de Lyon, où les entreprises rivalisent d'ingéniosité en matière de mobilité électrique.

Ce congrès international itinérant, qui célèbre sa 32e édition, réunit jusqu'à mercredi à Eurexpo quelque 250 professionnels du secteur et presque autant de chercheurs qui donneront plus d'une centaine de conférences.

Sur près de 3.000 m2, toute la gamme des véhicules électriques, de la trottinette au poids-lourd en passant par le véhicule utilitaire et la berline grand public (entre autres la Model S de Tesla ou l'e-pace de Jaguar), côtoie sur les stands les bornes de recharge dernière génération.

Sont présents de grands groupes nationaux (EDF, Engie, Total, Enedis, Michelin...) ou régionaux (Navya, CNR, Valéo...).

S'il a été question dans les couloirs du congrès "d'auto-partage", de "régulation des émissions de CO2" ou de "smart-grids" (réseaux électriques intelligents), l'avenir de l'hydrogène a été lundi le maître-mot de l'"EVS32". Et l'occasion d'officialiser la création "d'Hympulsion", société regroupant la région Auvergne-Rhône-Alpes, le groupe énergétique Engie et l'équipementier automobile Michelin.

"Auvergne-Rhône-Alpes comprend environ 80% des capacités industrielles dans le domaine de l'hydrogène", a expliqué devant la presse le premier vice-président LR de la région Etienne Blanc.

"Ce que nous avons voulu ici, et c'est Laurent Wauquiez (président LR de la région, ndlr) qui a été très insistant sur le dossier, c'est se doter d'un outil qui permette de développer la filière hydrogène, notamment un réseau de distribution", a souligné l'élu, notamment accompagné du président du groupe Michelin Florent Menegaux et du Prince Albert II de Monaco, invité d'honneur.

Dans le cadre du projet régional "Zero Emission Valley (ZEV)", Hympulsion doit installer et exploiter à moyen terme 20 stations de recharge hydrogène ainsi qu'une flotte de 1.000 véhicules à pile à combustibles.

Des stations qui seront utiles à la société biarrotte Pragma, qui vient de vendre 200 exemplaires de son vélo équipé d'une pile à hydrogène.

"Le plein sera instantané et l'autonomie de 100 à 150 km", assure Christophe Bruniau, responsable commercial. Vendu aux collectivités, l'engin sera accessible au grand public en 2021 pour "3.500 euros environ".

Même délai pour la borne de "Dreev", une filiale d'EDF, qui propose de gagner de l'argent avec sa voiture électrique en exploitant le courant résiduel de la batterie. "Notre technologie permet de récupérer cette électricité pour l'injecter ensuite dans le réseau de sa maison ou dans celui d'EDF s'il existe des besoins. Dans ce cas, l'usager sera rémunéré jusqu'à 20 euros par mois", explique le dirigeant de Dreev, Eric Mévellec.

Ce système de "quelques milliers d'euros" équipe aujourd'hui une entreprise près de Bordeaux. "Plusieurs centaines" de ces bornes doivent être déployées en France et en Angleterre "dès cette année".

Enfin, le consortium allemand Ionity a développé un superchargeur capable de faire le plein en "20 minutes contre huit heures à la maison". En six mois, l'entreprise a installé "une centaine de bornes" sur les grands axes en Europe dont une quinzaine en France.

En 2017, on comptait plus de 500.000 véhicules électriques en circulation en Europe et 13 millions sont attendus dans le monde à l'horizon 2020, selon EDF.

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