Europcar négocie son sauvetage avec des banques

Le loueur de véhicules Europcar Mobility Group, dont l'activité a chuté avec les mesures de confinement, négocie un plan de sauvetage avec des banques, son principal actionnaire, Eurazeo, et l'Etat, selon des sources concordantes.

Appuyé par le Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI), entité rattachée à Bercy soutenant les grandes entreprises en difficulté, Europcar négocie actuellement un prêt de liquidités de 223 millions d'euros auprès d'un consortium de banques, a révélé mardi le quotidien Le Monde.

"C'est le scénario qui se profile et que l'Etat appelle de ses voeux, avec un montage et une répartition qui est encore en train d'être discutée", a confirmé à l'AFP une source proche du dossier, précisant qu'un accord pourrait être annoncé dans les prochains jours.

Au total, 16 banques internationales sont dans les discussions, dont les grands établissements français, a précisé cette source.

Selon Le Monde, l'Etat est venu à la rescousse du loueur français pour convaincre les banques de lui accorder des liquidités.

Frileuses en dépit de la garantie publique de BpiFrance à hauteur de 90% du montant prêté, les banques "rechignaient à prendre le risque sur les 10 % restants", indique le quotidien.

"L'idée c'est de traverser cette crise violente au mieux en se mettant en mesure de préserver l'intégrité de nos périmètres et l'emploi", a déclaré un porte-parole d'Europcar joint au téléphone par l'AFP.

De son côté, l'actionnaire principal, Eurazeo, qui détient 29,9% du capital, "est disposé a faire sa part pour peu que toutes les parties prenantes fassent la leur", a souligné auprès de l'AFP une source proche de l'investisseur.

En novembre, ce dernier avait annoncé vouloir sortir du capital d'Europcar Mobility group expliquant étudier la possibilité de conserver une partie de sa participation ou de la céder entièrement.

Europcar, qui opère dans plus de 140 pays et compte plus de 12.000 employés, avait fait état le 23 mars d'un bouleversement de son activité due à l'épidémie de Covid-19.

"Dès début mars, la chute du nombre de réservations s'est accélérée, d'abord en Italie, puis dans tous les autres grands marchés du groupe en Europe (Allemagne, France, Espagne, Royaume-Uni), ainsi que, désormais, aux États-Unis, en Australie et en Nouvelle-Zélande", avait expliqué le groupe dans un communiqué.

Pour faire face à cette perte de revenus et préparer la reprise de ses activités, le loueur avait annoncé la mise en oeuvre d'"un plan extraordinaire de réduction des coûts et de préservation [des] liquidités".

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