Enquête élargie sur les airbags ZF-TRW

Pas de chance pour l'équipementier automobile ZF. Alors qu'il a racheté son concurrent américain TRW en 2015, celui-ci est visé par des soupçons de défaillance de capteurs qui pourraient affecter le déploiement de ses airbags. Mais ZF devenu propriétaire, c'est lui qui est visé désormais par une enquête diligentée par les autorités américaines sur des airbags défectueux identifiés dans huit décès.

Le lien de cause à effet n'est pas encore clairement établi, mais les investigations en cours, élargies à ZF-TRW, concerneraient pour les fabrications de celui-ci pas moins de 12,3 millions d'unités. L'agence de la sécurité routière, NHTSA, précise que l'enquête porte sur des airbags installés dans des véhicules années modèles 2010 à 2019 des constructeurs Fiat Chrysler, Honda, Hyundai, Kia, Mitsubishi et Toyota, selon un document officiel daté du 19 avril. On trouve ces airbags dans des versions de Toyota Corolla, Hyundai Sonata, Jeep Compass et Kia Forte.

D'après le régulateur, ces airbags ne se seraient pas déployés au moment de l'accident du fait d'un mauvais fonctionnement des capteurs. Le défaut empêcherait également les prétensionneurs de ceintures de sécurité de fonctionner normalement.

 

Rappels anticipés

La NHTSA explique que sa décision d'élargir son enquête fait suite à deux accidents, dont un mortel, impliquant des Corolla. C'est un coup dur pour le groupe allemand ZF, qui a racheté en 2015 l'équipementier automobile américain TRW, le fabricant des pièces mises en cause par les autorités. La NHTSA a ainsi décidé de faire passer son investigation du stade préliminaire à l'étape d'analyse de l'ingénierie, soit un cran avant une demande de rappel général de toutes les voitures équipées de ce modèle d'airbags.

Pour l'instant Hyundai-Kia et Fiat Chrysler ont déjà procédé à de premiers rappels volontaires de voitures. En 2018, Hyundai-Kia, dont les voitures sont associées à quatre décès, ont rappelé quelque 425 000 Hyundai Sonata année modèle 2011 et Kia Forte années modèles 2012 et 2013.

En 2016, Fiat Chrysler, dont les véhicules sont liés à trois morts, avait fait revenir 1,43 million de voitures, dont des Chrysler 200 années modèle 2010-2014 ou encore des Jeep Compass et Patriot 2010-2014. L'épisode rappelle une autre affaire survenue en 2014 à l'équipementier nippon Takata qui avait provoqué dans le monde plus de 20 millions de rappels.

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