En Grande-Bretagne, l'accident du prince Philip braque le regard sur les conducteurs âgés

L'accident de voiture du Prince Philip, à 97 ans, a braqué les regards sur une législation britannique qui n'impose aucune limite d'âge pour conduire.

Pilote expérimenté et amateur de vitesse, le mari de la reine Elizabeth II a toujours refusé d'abandonner le volant, même s'il a en revanche décidé à l'été 2017 de prendre sa retraite de ses engagements officiels.

La réglementation britannique veut qu'à partir de 70 ans les conducteurs renouvellent leurs permis de conduire tous les trois ans, sans cependant avoir à passer de nouveau test de conduite. En revanche, ils devront attester de pouvoir déchiffrer une plaque d'immatriculation à 20 mètres.

Selon les chiffres de l'Agence pour le conduite et l'immatriculation (DVLA), publiés en novembre, le Royaume-Uni compte 110.790 personnes âgées de plus de 90 ans détenant un permis de conduire, et 314 ont au moins 100 ans.

Au cas où leur médecin traitant préconise qu'ils arrêtent de conduire pendant trois mois ou plus ils se doivent de rendre leur permis.

Si l'accident du prince Philip a lancé un débat sur les conducteurs âgés, Edmund King, président de l'association automobile AA, qui entre autres propose des services d'assurance aux conducteurs, estime que les jeunes conducteurs ont davantage tendance à avoir des accidents.

"S'il fallait introduire des restrictions à la conduite basées sur l'âge, nous les appliquerions plus volontiers aux jeunes conducteurs qu'aux conducteurs âgés", a-t-il déclaré à l'agence de presse britannique Press Association.

"Les conducteurs âgés s'astreignent souvent à ne pas conduire la nuit ou à seulement conduire sur les routes qu'ils connaissent", a-t-il ajouté.

Le prince Philip, qui n'apprécie guère de se voir dicter ce qu'il a à faire, pourrait devoir désormais abandonner le volant comme il avait dû renoncer à piloter des avions en 1997.

Lorsqu'il avait 50 ans, cet ancien officier de marine pendant la Seconde Guerre mondiale avait renoncé à la pratique du polo, jugée trop dangereuse. Mais il continue de s'adonner avec passion à une autre activité au contact de chevaux, la conduite d'attelage.

Elizabeth II bénéficie elle d'un statut très privilégié en matière de conduite, puisqu'elle est la seule Britannique à être dispensée de disposer d'un permis de conduire au motif qu'ils sont émis en son nom.

La cheffe d'Etat n'a pas de passeport non plus, pour la même raison.

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