Emboutisseur Steva (Haute-Vienne): un ex-Fonderie du Poitou intéressé

Deux repreneurs potentiels se sont signalés, dont l'ancien patron des Fonderie du Poitou Fonte (Vienne), actuellement en redressement judiciaire, pour la reprise de Steva Limousin, emboutisseur et sous-traitant automobile de Haute-Vienne, a indiqué mercredi une source syndicale.

L'identité de ces deux repreneurs potentiels de l'usine de Bessines-sur-Gartempe (110 salariés), placée en redressement judiciaire il y a près d'un an, a été présentée ce mercredi au tribunal de commerce de Lyon.

Selon Bruno Grimaux, secrétaire du comité d'entreprise et délégué FO de Steva, l'un des deux candidats est la société "F2J Reman Chaumont", fabricant de moteurs et de turbines présidé par Jérôme Rubinstein, qui présidait Fonderie du Poitou Fonte (FPF).

FPF, sous-traitant automobile basé dans la Vienne, fait actuellement l'objet de trois offres de reprise, conjointement avec l'usine mitoyenne de Saint-Jean Industries Alu, dont une du géant britannique Liberty House.

"J'ai pris des renseignements chez les délégués de Fonderie du Poitou et on m'a dit du bien de ces dirigeants", a expliqué M. Grimaux. "On m'a dit qu'ils avaient repris l'entreprise en 2014 et avaient relevé la pente jusqu'à maintenant, mais que là ils ne pouvaient plus car Renault avait enlevé 40% de commandes".

Selon lui, ces repreneurs potentiels ont fait "bonne impression" à l'administratrice judiciaire ainsi qu'au directeur et aux élus de Steva. Leur offre porte sur la conservation de 80 emplois mais elle est "améliorable à 90 personnes", dit-il.

L'autre repreneur potentiel pour Steva est la société MDI Technologie, basée à Rouen et spécialisée dans l'ingénierie, mais son projet n'est "pas très sérieux" selon M. Grimaux, même s'il porte sur la conservation de 100 emplois.

Bruno Grimaux a par ailleurs expliqué que le tribunal de commerce de Lyon avait finalement refusé que l'actuel PDG de Steva, Philippe Lassablière, présente son propre projet de reprise.

Le prochain rendez-vous pour Steva a été fixé au 24 avril quand les repreneurs potentiels devront présenter leurs "garanties financières et industrielles" au tribunal de commerce de Lyon, qui a fixé au 5 juillet le délai pour une reprise.

Spécialisé dans l'emboutissage, l'assemblage et la soudure à destination de l'industrie, Steva appartenait jusqu'en 2014 au même groupe (Altia) que l'ex-équipementier creusois GM&S Industry -aujourd'hui La Souterraine Industrie - repris en septembre 2017 au terme d'un conflit social dur, avec la perte de 156 emplois sur 276.

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