Electrification : 52 000 emplois menacés en fonderie et emboutissage (étude)

L'électrification de l'industrie automobile pourrait causer la suppression de 52.000 postes en France, notamment dans les usines qui sous-traitent la forge, la fonderie et l'emboutissage, selon une projection à 2030 publiée mardi par la Plateforme automobile (PFA).

Alors que les constructeurs accélèrent leur transition au moteur électrique, moins gourmand en main d'oeuvre, les filières françaises de la fonderie fonte, du traitement des métaux, du caoutchouc, risquent de perdre jusqu'à la moitié de leur chiffre d'affaires automobile, selon ce rapport préparé par le cabinet AlixPartners. Plusieurs fonderies ont déjà fermé.

A l'inverse, une vingtaine de milliers d'emplois pourraient être crées dans les nouveaux métiers de la voiture électrique, dans la construction de batteries ou de bornes de recharge.

"Il y a un transfert de la chaîne de valeur" de fabrication, a analysé Alexandre Marian du cabinet AlixPartners. "La valeur accessible à un fournisseur pourrait baisser en moyenne de 11%, soit 1.527 euros de moins par véhicule. Mais une partie est remise aux constructeurs", qui ouvrent notamment des usines de batteries électriques, souligne l'expert.

Le prix de revient des pièces d'un véhicule électrique pourraient encore augmenter de 1.500 euros par véhicule d'ici 2030, selon une hypothèse modérée du cabinet. Cette augmentation pourrait se retrouver dans le prix final, et faire baisser les volumes de ventes de 10% en 2030 par rapport à 2019.

Selon AlixPartners, une voiture électrique restera plus chère qu'une thermique à l'achat à horizon 2030, même si cette différence se rattrape avec les économies d'essence.

"On peut très bien envisager qu'une politique volontariste nous permette de protéger la production en France et au niveau européen", a soufflé Marc Mortureux, le directeur général de la PFA. Les industriels demandent un calendrier qui ne condamne pas les moteurs thermiques, et des aides à l'investissement et à la formation.

Pour rebondir, certaines entreprises pourraient se diversifier dans l'aéronautique ou se développer dans les cellules de batterie, l'hydrogène ou les bornes de charge pour véhicules électriques, selon AlixPartners.

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