Echec des négociations pour le sauvetage de GM&S

Les représentants des 279 salariés du site de GM&S Industry à La Souterraine (Creuse), placé en redressement judiciaire depuis décembre 2016, ont annoncé mercredi "l'échec des négociations" en vue du sauvetage du sous-traitant de la filière automobile française.

Après avoir obtenu du tribunal de commerce de Poitiers un délai jusqu'au 23 mai pour permettre la poursuite de négociations avec les constructeurs PSA et Renault, les salariés de l'entreprise creusoise "constatent l'échec des négociations qui nous entraîne à la liquidation", indique un communiqué de l'intersyndicale (CGT-FO).

Les syndicats réclament instamment l'organisation "d'une réunion avec les deux constructeurs", principaux donneurs d'ordre de GM&S, second employeur privé du département, ainsi que la tenue d'un "comité d'entreprise extraordinaire".

Interrogé mercredi par l'AFP, le mandataire judicaire, Me Vincent Gladel, a pour sa part regretté cette analyse, "car si la période est sensible, je ne considère pas pour autant que les négociations soient rompues".

Depuis quinze jours, le directeur de crise Renaud Le Youdec, assure être en discussion étroite avec Renault et PSA afin d'acter ensemble le volume de commandes que les constructeurs sont prêts à affecter à leur partenaire historique de la Creuse. Ces volumes étant les seuls à pouvoir définir les conditions de reprise susceptibles d'être proposées, notamment par l'éventuel repreneur GMD (premier sous-traitant français de l'emboutissage) qui, à plusieurs occasions, a montré son intérêt pour le site industriel creusois.

Lors d'une visite sur le site le 3 mai, du président de la région Nouvelle Aquitaine Alain Rousset, Renaud Le Youdec avait confirmé l'existence de ces négociations. M. Rousset avait quant à lui réaffirmé le soutien de la Région à l'entreprise.

"Alors que tout le monde dit nous soutenir... il ne serait pas possible de se voir affecter moins de 1% du chiffre d'affaires de l'emboutissage en France pour que notre entreprise puisse vivre ?", s'interroge mercredi l'intersyndicale.

"Les positions parfois radicales sur les termes espérés de la négociation ont pu crisper les différents interlocuteurs", a-t-on indiqué à l'AFP de source proche des néogociations.

Les salariés estiment, selon le communiqué des syndicats, que "mis à part le soutien effectif de la région", se chiffrant à près de 1,2 million d'euros, ils n'ont "aucun soutien au sommet de l'Etat".

Pourtant, assurent les syndicats, le nouveau président élu "M. (Emmanuel) Macron ne peut pas dire qu'il n'est pas au courant, car nous avions eu des échanges avec son cabinet lorsqu'il était au gouvernement, et plus récemment, nous lui avons remis un dossier en main propre".

"Nous ne sommes pas Whirpool dépendant d'un groupe américain sur lequel il est plus facile de taper que sur les constructeurs dits + français + ". Mais les salariés de GM&S, préviennent leurs représentants, se disent aujourd'hui "déterminés à ne pas crever sans se battre".

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