Dix mille respirateurs: la production a débuté avec Valeo et PSA

Deux semaines après le lancement du programme qui doit permettre la livraison d'ici à la mi-mai de 10.000 respirateurs à des services de réanimation en France, une "dynamique extraordinaire" a permis de démarrer la production, selon Eric Prades, chef du projet au sein d'Air Liquide.

L'industriel mène le consortium associant trois autres grands groupes: le constructeur automobile PSA, l'équipementier automobile Valeo et le spécialiste des équipements pour l'énergie Schneider Electric.

 

Vous construisez, sur le site Air Liquide Medical Systems d'Antony (Hauts-de-Seine), deux types de respirateurs, le T60 qui doit être produit à 1.100 exemplaires et l'Osiris à 8.500 exemplaires. Où en est l'avancement du projet?

 "Ce sont deux modèles qui sont fabriqués à Antony. Cela a été un des points forts de notre offre. On s'est appuyé sur ces deux modèles qui étaient déjà connus et utilisés par le personnel médical.

Pour le T60, on a augmenté les capacités à 300 par semaine, ce qui va permettre d'honorer la commande de 1.100 unités d'ici mi-mai. On a multiplié par cinq ou six la capacité, avec un doublement de la ligne et un passage en trois équipes.

Pour l'Osiris, on a démarré la production cette semaine comme prévu. On reçoit les ensembles mécaniques (assemblés sur le site PSA) de Poissy. Les premiers sont arrivés vendredi dernier. On va être capable de maintenir les objectifs de livrer l'ensemble pour mi-mai.

Schneider Electric va faire les circuits patient, c'est à dire la partie qui relie le respirateur au patient: des tuyaux plastique, des embouts, des filtres.

Il a fallu tout de suite lancer l'approvisionnement pour avoir tous les composants. Un Osiris c'est 300 composants et 100 fournisseurs.

C'est un énorme travail de faire venir ces 300 composants, dont certains viennent de Chine. En ce moment, ce ne sont pas des logistiques simples, mais nous avons au total 80% des composants qui viennent également de France.

 

Comment s'est passé le recrutement du personnel?

"En totalité, on a recruté 320 opérateurs, ce qui comprend l'atelier circuit patient de Schneider Electric, l'atelier de PSA à Poissy, le nouvel atelier Osiris à Antony et la montée en puissance du T60 qui a demandé du recrutement supplémentaire.

Tout le recrutement est fait. On a eu une dynamique extraordinaire avec plus de 700 volontaires des quatre entreprises partenaires de l'alliance. On a identifié, au sein des volontaires, tous les postes dont on avait besoin.

On a mis en place une école de formation, qui a tourné en deux équipes et qui maintenant est en train de tourner en trois équipes. Une grande partie de la formation de ces opérateurs a été faite dès la semaine dernière et on est en train de former la dernière équipe, les opérateurs de nuit.

 

Quel a été l'apport des partenaires du projet?

"Chacun des quatre groupes a amené des compétences uniques et cela s'est retrouvé dans une dynamique portée par l'enjeu final. C'est grâce à cette configuration extraordinaire qu'on arrive à faire ce qu'on est en train de faire.

Valeo a amené sa compétence électronique, en force d'achat des composants électroniques et pour la conception de la carte électronique. PSA s'est positionné sur la mécanique à Poissy et tout ce qui a été achat mécanique. Schneider Electric a apporté sa compétence d'optimisation du processus de fabrication. Et à Air Liquide, nous avons amené notre connaissance du produit et de ses applications et du monde médical.

C'est l'alliance de ces quatre domaines de compétences qui a fait qu'on a pu répondre aussi rapidement aux besoins".

sbo/tq/LyS

© 2020AFP