Dieselgate: Porsche soupçonné par la justice

Le Parquet de Stuttgart (sud-ouest de l'Allemagne) a annoncé lundi soupçonner des salariés du constructeur de bolides de sport Porsche, filiale de Volkswagen jusque là épargnée par le scandale du "Dieselgate", d'être aussi impliqués dans l'affaire.

Le Parquet a "entamé une procédure d'enquête à l'encontre de salariés non identifiés du constructeur automobile Porsche et d'une filiale américaine dans le cadre d'une possible manipulation d'émissions de gaz sur des véhicules diesel", selon un communiqué.

"Il existe un début de soupçon de fraude et de publicité mensongère", a-t-il précisé, ajoutant ne pas vouloir en dire plus pour le moment sur l'enquête en cours.

De nombreuses procédures ont déjà été lancées contre des directeurs de la holding Porsche SE, propriétaire de Volkswagen, comme contre l'actuel patron de VW Matthias Müller, soupçonné de manipulation de cours lié au scandale du dieselgate.

Mais c'est la première fois que la justice s'en prend directement au constructeur Porsche AG, a précisé un porte-parole du Parquet à l'AFP.

De son côté, l'entreprise a déclaré "prendre au sérieux les examens du Parquet et vouloir tout faire afin de clarifier l'affaire de façon la plus complète et rapide possible". Le constructeur de la Cayenne apporte son "soutien aux investigations à tous les points de vue", a indiqué un porte-parole.

Porsche ne fabrique pas de moteurs diesel, mais les achète auprès d'Audi, filiale haut de gamme de Volkswagen, a-t-il précisé. Les véhicules équipés de moteurs de diesel ne font pas parti du coeur de métier du constructeur.

La semaine dernière, le parquet de Munich (sud) avait annoncé l'arrestation d'un ancien responsable d'Audi en Allemagne, une première dans le cadre du scandale des moteurs diesel truqués.

La personne arrêtée, un italien de 60 ans, avait été inculpée par les autorités américaines, qui l'accusent d'avoir joué un rôle dans la "conspiration" visant à tromper les autorités et les automobilistes américains sur le niveau réel des émissions de gaz polluantes de modèles Audi.

Fin 2015, Volkswagen avait reconnu avoir équipé 11 millions de ses voitures diesel, dont environ 600.000 aux Etats-Unis, d'un logiciel faussant le résultat des tests anti-pollution et dissimulant des émissions dépassant jusqu'à 40 fois les normes autorisées.

Le groupe a mis fin aux poursuites américaines en échange du paiement d'une amende criminelle de 2,8 milliards de dollars. Au total, le premier constructeur automobile mondial a accepté de verser 23 milliards de dollars aux Etats-Unis, en particulier pour indemniser quelque 600.000 automobilistes et réparer les dégâts causés à l'environnement.

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