Dieselgate : le procès va commencer sans l'ex-P-DG Martin Winterkorn

Le procès de l'ancien patron de Volkswagen dans le cadre du scandale des moteurs diesel truqués a été repoussé jusqu'à nouvel ordre, a indiqué jeudi la justice, tout en maintenant une première audience la semaine prochaine pour quatre autres ex-responsables du groupe.

Tous sont accusés de "fraude en bande organisée" et "fraude fiscale aggravée" liées au "dieselgate", qui a éclaté en septembre 2015, quand le constructeur a reconnu avoir truqué 11 millions de voitures pour qu'elles affichent des niveaux d'émission d'oxydes d'azote inférieurs à la réalité.

Dans un communiqué, le tribunal de Brunswick, chargé de ce volet pénal du dossier "dieselgate", explique sa décision de scinder le procès par la "situation de santé" de M. Winterkorn, qui a "récemment" subi une intervention chirurgicale.

Le procès, le deuxième au pénal en lien avec le scandale, avait déjà dû être repoussé à deux reprises en raison de la pandémie de Covid-19.

Dans ce contexte, la justice a décidé de maintenir l'ouverture jeudi 16 septembre pour lancer cette procédure qui s'annonce longue et complexe.

Le tribunal s'est en revanche dit incapable à ce stade d'établir "un pronostic assez fiable" concernant le moment où M. Winterkorn serait "entièrement où au moins partiellement apte à subir un procès".

L'autre procès pénal, déjà en cours, vise Rupert Stadler, ancien patron d'Audi, la filiale premium du groupe Volkswagen. Il est accusé de "fraude", "émission de faux certificats" et "publicité mensongère".

Le groupe Volkswagen a tiré un trait sur une grande partie du scandale avec une facture dépassant les 30 milliards d'euros, dont le plus gros a été payé aux États-Unis.

M. Winterkorn va de son côté payer 11,2 millions d'euros à son ancien employeur qui lui a réclamé des dommages et intérêts, dans le cadre d'un accord à l'amiable entre le groupe et plusieurs ex-dirigeants.

L'ancien patron a également été mis en accusation à Berlin pour faux témoignage devant une commission d'enquête parlementaire sur ce scandale, qui a ébranlé la réputation du secteur automobile allemand, branche reine de l'industrie.

Sous la houlette de son actuel PDG Herbert Diess, le groupe aux douze marques s'est désormais résolument tourné vers la voiture électrique pour redorer son image et sous pression de la réglementation européenne.

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