Dieselgate: l'Allemagne enquête sur 3 salariés de Bosch

La justice allemande a resserré son enquête visant à établir les responsabilités au sein de l'équipementier automobile Bosch dans la manipulation des moteurs diesel de Volkswagen sur trois cadres, a appris jeudi l'AFP.

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"Nous avons ouvert une enquête contre trois salariés de Bosch soupçonnés de complicité de fraude en lien avec la possible manipulation des émissions polluantes de véhicules Volkswagen", a déclaré un porte-parole du parquet de Stuttgart (sud), confirmant des informations du magazine économique Wirtschaftswoche.

Il s'agit de personnes encadrant des équipes chez Bosch. L'une d'elle, placée plus haut que les deux autres dans la hiérarchie, appartient à un échelon moyen de l'encadrement, a précisé le porte-parole, qui ne donne pas de noms.

Jusqu'ici, l'enquête du parquet était dirigée contre des salariés non identifiés.

Interrogé par l'AFP, un porte-parole de Bosch a refusé de répondre aux questions visant les collaborateurs du groupe, tout en faisant valoir la présomption d'innocence et en répétant coopérer avec les autorités compétentes.

"Les investigations du parquet ainsi que notre enquête interne se poursuivent. Les faits sont en train d'être éclaircis", a-t-il souligné. "Nous ne souhaitons pas spéculer sur l'issue des investigations".

Dans une autre enquête, ouverte en mars et portant cette fois sur une fraude présumée de salariés du constructeur Daimler sur les émissions polluantes, le parquet de Stuttgart s'intéresse à des salariés de Bosch encore non identifiés.

Plus grand équipementier automobile mondial, Bosch est un fournisseur privilégié des grands noms allemands du secteur.

En septembre 2015, le groupe Volkswagen, qui compte dans son escarcelle 12 marques dont Audi et Seat, avait reconnu avoir installé sur 11 millions de véhicules dans le monde un logiciel lui permettant de tricher sur les émissions de ses véhicules diesel lors des contrôles pour les faire paraître plus propres qu'ils n'étaient en réalité.

Bosch a jusqu'à présent seulement reconnu avoir fourni à Volkswagen des composants du logiciel. Peu après l'éclatement du scandale, l'équipementier et fabricant d'électroménager avait lancé une enquête interne, qui n'est pas encore achevée.

Le groupe de Stuttgart a accepté en février de verser plus de 300 millions de dollars de dédommagement à des plaignants américains dans cette affaire du dieselgate, sans toutefois admettre sa culpabilité.

esp/ilp/cj

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