Dieselgate: la justice allemande se penche sur BMW

La justice allemande examine les accusations de manipulation des émissions polluantes formulées par une ONG à l'encontre de BMW et rejetées par le constructeur automobile, rapporte l'agence de presse DPA jeudi.

Le parquet de Munich (sud), où se trouve le siège de BMW, a lancé des investigations sur de possibles irrégularités concernant le système de filtration des émissions polluantes de véhicules diesel du constructeur bavarois, a indiqué une porte-parole à l'agence allemande, confirmant des informations de presse.

Cet examen précède l'éventuelle ouverture d'une enquête formelle. Il doit permettre de collecter de possibles indices qu'un délit pénal a été commis.

Sollicité à plusieurs reprises par l'AFP, le parquet de Munich est resté injoignable.

La démarche de la justice allemande, déjà occupée dans différentes régions du pays à enquêter sur les agissements du groupe Volkswagen et Daimler (propriétaire de la marque Mercedes-Benz) en matière d'émissions polluantes, intervient quelques jours après les accusations formulées par l'association de protection de l'environnement Deutsche Umwelthilfe (DUH).

L'ONG allemande soupçonne BMW d'avoir installé un mécanisme truqueur sur un modèle qu'elle a testé sur route, une 320d de 2016, afin de fausser les valeurs d'émissions d'oxydes d'azote (NOx).

Le fabricant a rejeté en bloc ces accusations, qu'il juge "infondées". "Dans la mesure où tout est en ordre avec nos voitures, nous partons du principe que nous n'avons rien à craindre", a déclaré un porte-parole interrogé par l'AFP.

Le ministère allemand des Transports a demandé à l'agence fédérale de l'automobile KBA de se pencher sur le sujet.

A la Bourse de Francfort, l'action de BMW a cédé 0,25% à 84,85 euros, sur un indice Dax en légère hausse.

Pour le moment, seul le groupe Volkswagen a admis avoir utilisé un logiciel destiné à embellir les valeurs d'émissions polluantes de ses véhicules diesel, une duperie qui lui a coûté cher en termes d'image et de finances.

D'autres constructeurs européens sont soupçonnés d'avoir profité de failles dans la législation européenne pour optimiser leurs émissions polluantes.

Deux ans après le scandale des moteurs truqués de Volkswagen, les législateurs de l'UE ont toutefois trouvé jeudi un accord qui doit permettre de renforcer l'arsenal législatif européen en matière d'homologation des véhicules.

Dans l'incapacité de prendre des sanctions à la suite de l'éclatement du "dieselgate" en 2015, la Commission sera en particulier dotée du pouvoir d'infliger des amendes administratives aux constructeurs ou aux services techniques, jusqu'à 30.000 euros par véhicule non conforme.

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