Dieselgate: abandon d'un chef d'accusation contre M. Winterkorn

L'ancien patron déchu de Volkswagen, Martin Winterkorn, bientôt jugé dans l'affaire du dieselgate, n'aura pas à répondre du soupçon de manipulation de cours, a annoncé vendredi la justice allemande qui se concentrera sur les accusations de fraude.

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Le tribunal de Brunswick doit juger à partir du 25 février M. Winterkorn et quatre autres anciens responsables du groupe pour "fraude en bande organisée" et "fraude fiscale aggravée". Il s'agira du deuxième grand procès automobile en Allemagne dans le scandale du Dieselgate.

Ce tribunal du nord de l'Allemagne a annoncé vendredi qu'il suspendait les poursuites engagées contre l'ancien patron pour le chef de manipulation de cours de bourse.

La peine encourue pour cette accusation "n'ayant pas un impact significatif" au regard de celle encourue pour les autres infractions et "n'entraînant pas une augmentation substantielle de la sanction totale", cette charge est abandonnée, a indiqué le tribunal dans un communiqué.

Dans ce volet de l'affaire, joint au procès en septembre dernier, M. Winterkorn se voyait reprocher de n'avoir, intentionnellement, pas informé à temps les marchés financiers du risque d'une amende, connu "depuis le printemps 2015", en raison de 500.000 véhicules truqués introduits sur le marché américain.

La manipulation de logiciels dans les véhicules diesel n'avait été révélée que par le biais d'une note publiée le 18 septembre 2015 par l'agence américaine de l'environnement (EPA).

Cette annonce avait fait éclater ce qui est depuis communément appelé le "dieselgate", conduisant à un plongeon du titre VW en Bourse.

Quelques jours plus tard, Volkswagen a reconnu avoir truqué 11 millions de véhicules dans le monde.

Ce scandale a valu à l'ancien patron du géant Volkswagen et à quatre autres responsables d'être renvoyés en justice pour avoir "trompé" les consommateurs en installant dans les moteurs des logiciels permettant d'afficher des niveaux d'émission d'oxyde d'azote inférieurs à la réalité.

L'actuel PDG du groupe, Herbert Diess, et le président du conseil de surveillance, Hans Dieter Pötsch, avaient eux aussi d'abord été renvoyés devant un tribunal en septembre 2019 pour manipulation des marchés financiers avant de finalement éviter un procès, moyennant une transaction financière de neuf millions d'euros, réglée par Volkswagen.

En septembre s'est ouvert à Munich le premier procès d'un grand patron automobile lié au dieselgate : Rupert Stadler, ancien PDG du constructeur Audi, filiale de Volkswagen, comparaît aux côtés d'autres cadres et ingénieurs. Des audiences sont prévues jusqu'en décembre 2022.

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