Diesel: les syndicats de Bosch réclament la vignette Crit'Air 1

Les syndicats de l'usine Bosch à Rodez ont souhaité mardi que les nouveaux véhicules diesel bénéficient de la vignette Crit'Air 1, pour, selon eux, stabiliser ce marché, dont la baisse met en péril des emplois sur le site aveyronnais.

Les vignettes Crit'Air 1 caractérisent les véhicules les moins polluants (hors électriques).

Les syndicats ont fait part de cette demande à la secrétaire d'État à l'Économie, Agnès Pannier-Runacher, en visite dans l'usine.

Spécialisé dans la production de bougies et systèmes d'injection à destination de véhicules diesel, le site emploie environ 1.500 personnes.

"L'Etat a fixé des objectifs ambitieux en matière écologique: c'est le cas pour les nouveaux moteurs essence et diesel en termes d'émissions de NOX, de particules fines et de CO2", a tweeté la ministre à l'issue de cette visite.

"A performances environnementales égales (...) un véhicule doit avoir la même vignette, quel que soit son type de motorisation", a-t-elle ajouté dans un second tweet.

Selon les syndicats, leur demande fait l'objet d'un débat entre le ministère de l'Économie, qui y serait favorable, et celui de la Transition écologique, qui y serait opposé.

Cette vignette "redonnerait confiance aux consommateurs", estime pour sa part Cédric Belledent, le délégué syndical Sud.

Son octroi "permettrait une stabilisation du marché" du diesel, qui ne cesse de se dégrader, assure le délégué CGT, Yannick Anglarès.

En 2018, les véhicules diesel ont représenté moins de 40% des immatriculations des véhicules neufs selon le Comité des constructeurs français d'automobiles, alors qu'à son apogée en 2012, le diesel représentait les trois-quarts du marché.

Face à cette chute, qui affecte l'usine aveyronnaise, les syndicats de Bosch, exceptée la CGT, et la direction ont signé en juillet 2018 "un accord de transition" visant à préserver les emplois sur le site.

En contrepartie de mesures sur le temps de travail et l'activité, la direction s'est engagée à investir 14 millions d'euros pour moderniser une de ses deux lignes de production à Rodez et l'adapter à la nouvelle génération d'injecteurs.

Toutefois, le président de Bosch France, Heiko Carrie, a mis en garde les salariés mardi, selon M. Anglarès. Il leur a dit que "si le marché du diesel continue de chuter, l'usine serait en danger", a affirmé ce syndicaliste.

M. Carrie, selon Cédric Belledent, "a eu un discours de vérité". "Il a dit que si la charge au niveau du site continue de baisser, on ne parlerait plus de 300 postes en sureffectif, mais de plus".

© 2019AFP