Diesel : Bonn opposée à la gratuité des transports

Les villes allemandes, qui doivent tester des mesures pour réduire la pollution, ne veulent pas instaurer la gratuité totale des transports en commun comme l'avait récemment proposé Berlin, a annoncé lundi le maire de Bonn.

"Aucune des communes n'a proposé des transports en commun complètement gratuits", a indiqué Ashok Sridharan à l'issue d'une réunion de concertation des cinq villes pilotes et du ministère de l'Environnement, selon l'agence allemande dpa.

Interrogé pour savoir si l'une de ces cinq cités pourrait finalement décider de lancer un tel test, l'édile a répondu: "Je pense que c'est plutôt irréaliste".

Un autre responsable municipal, de la ville de Mannheim, Christian Specht, a quant à lui décrit ce projet de gratuité totale des bus, tramways et métros d'"illusion".

Ces cinq villes retenues doivent présentées des propositions concrètes au ministère fédéral de l'Environnement d'ici la mi-mars.

Pressé par Bruxelles de prendre des mesures drastiques pour réduire la pollution dans les villes, Berlin avait récemment laissé entendre dans un courrier qu'il pourrait instaurer la gratuité des transports en commun utilisés par des millions de personnes chaque jour en Allemagne.

Cette mesure devait être testée dans cinq villes du pays, dont l'ancienne capitale Bonn (300.000 habitants environ) et Essen, métropole industrielle de la Ruhr qui compte près de 600.000 habitants.

Mais le gouvernement avait dès le lendemain minimisé la portée de sa proposition qui aurait des conséquences multiples, notamment financières et logistiques, pour les villes qui devraient tout à coup gérer une augmentation drastique du nombre d'usagers.

Dès mardi, la justice allemande pourrait toutefois ouvrir la voie aux interdictions des vieux diesel dans les centres-villes les plus pollués.

L'arrêt attendu de la Cour administrative fédérale aura une portée nationale et devrait accroître la pression tant sur Berlin que sur l'industrie automobile, hostiles à ces mesures.

© 2018AFP