Des parlementaires écologistes défendent leurs propositions pour "une vraie loi climat"

Rénovation thermique obligatoire des logements, interdiction de la publicité pour les produits les plus polluants...: une dizaine de députés et sénateurs écologistes ont présenté lundi leurs quinze propositions pour une "vraie loi climat", critiquant le "message désastreux" envoyé par le gouvernement avec le projet de loi actuel.

"L'enjeu, c'est de savoir si on respecte ou pas les propositions de la Convention citoyenne pour le climat", a souligné la députée des Deux-Sèvres Delphine Batho (non inscrite et présidente de Génération Ecologie) lors d'un point presse en ligne.

En l'état, le projet de loi climat présenté en commission lundi à l'Assemblée est un "sujet d'extrême inquiétude". Faute d'ambition, c'est une "loi d'adieu" au respect des engagements internationaux pris par la France en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, a lancé Ronan Dantec, sénateur écologiste de Loire-Atlantique.

Plutôt que ces mesures "totalement insuffisantes", ces parlementaires proposent notamment une "obligation de rénovation énergétique globale des logements" dès 2024, avec des aides. Cela aurait lieu "au moment de la vente du bien, du renouvellement du bail ou lors des grands travaux de copropriété", a détaillé le sénateur EELV Daniel Salmon.

Le député Matthieu Orphelin réclame l'interdiction de "la publicité sur les produits les plus climaticides" comme les gros véhicules polluants. Cet ex-LREM a critiqué la "pure mesure d'affichage" du gouvernement qui veut interdire la publicité pour les seules énergies fossiles.

Dans le sillage de la Convention citoyenne, ces parlementaires veulent la fin des vols intérieurs dès qu'une alternative existe en moins de 4H00 en train, contre 2H30 dans le projet de loi.

Dans le domaine agricole, Cédric Villani, autre ex-"marcheur", réclame l'instauration "dès 2023" de la taxe sur les engrais azotés, avec des dispositifs financiers "d'accompagnement" à la transition.

A l'Assemblée, les députés à la sensibilité écologiste ne disposent pas d'un groupe politique, depuis la disparition de l'éphémère groupe Ecologie, démocratie, solidarité. Lors de ce point presse, ils ont donc uni leurs voix au groupe écolo du Sénat, pour un premier "travail en commun".

Le projet de loi démarre son examen en commission lundi après-midi à l'Assemblée, avant son arrivée dans l'hémicycle pour trois semaines fin mars.

Un certain nombre d'amendements des députés écologistes ont été déclarés "irrecevables", car jugés sans lien direct avec les mesures proposées par le projet de loi. "C'est aberrant, les députés vont être privés de débat", a fustigé Delphine Batho.

© 2021AFP