Des Citroën iraniennes dès 2018 (+Infographie)

Des Citroën sortiront d'une usine iranienne à partir de 2018, aux termes d'un accord de coentreprise scellé jeudi avec le groupe automobile Saipa, a annoncé le constructeur français PSA, maison-mère de la marque aux chevrons.

Le président du directoire de PSA, Carlos Tavares, a signé jeudi à Kashan (200 km au sud de Téhéran) le contrat liant son groupe à Saipa, partenaire historique de Citroën, mais qui n'avait plus produit de voitures de cette marque depuis le début de la décennie.

Conformément à l'accord-cadre paraphé le 21 juillet, la nouvelle coentreprise à 50-50 "investira plus de 300 millions d'euros en capacités industrielles et en recherche et développement au cours des cinq prochaines années", selon PSA.

"L'accord s'accompagne d'un transfert de technologies et d'un haut niveau de contenu local", a souligné le constructeur français.

Il s'agit d'un pré-requis du gouvernement iranien, qui cherche à moderniser le secteur automobile durement touché par des sanctions internationales liées au programme nucléaire.

PSA avait d'ailleurs quitté en 2012 l'Iran sous la pression de ces sanctions et, à la faveur de leur levée, a annoncé le retour de ses marques DS, Peugeot et Citroën dans le pays.

"La production à Kashan de trois véhicules adaptés au coeur du marché iranien démarrera en 2018", selon PSA, qui n'a pas donné d'autres détails sur ces modèles dans l'immédiat.

"Début 2017, des véhicules importés marqueront le retour en force des chevrons dans le pays", a encore promis l'entreprise, dont les responsables soulignent que Citroën jouit d'une bonne image de marque en Iran. Quelque 100.000 berlines Xantia, seul véhicule "premium" iranien, y ont été fabriquées et vendues dans la décennie 2000-2010.

Citroën bénéficiera aussi d'un réseau commercial exclusif de 150 points de vente ouverts "dans les cinq prochaines années", selon la même source.

L'usine Saipa de Kashan, la plus moderne d'Iran puisqu'elle a été inaugurée en 2010, produit actuellement des versions locales d'autos sud-coréennes Kia des années 1980 ainsi qu'un "crossover" (4x4 urbain) chinois.

Les produits Citroën monteront en cadence jusqu'à occuper toute la capacité de l'usine. PSA envisage un rythme annuel de 150.000 unités à l'horizon 2021, mais l'installation peut a priori sortir plus de 200.000 véhicules, selon des responsables de l'entreprise.

Les relations entre Citroën et Saipa existent de longue date: la marque française a produit et commercialisé des véhicules à partir de 1966 en Iran. A l'époque, il s'agissait de dérivés de 2CV.

Avec cette signature, PSA se retrouve engagé dans deux coentreprises en Iran: l'autre, scellée en juin, concerne la marque Peugeot et son partenaire de longue date Iran Khodro.

PSA ambitionne de parvenir à 200.000 unités produites à l'horizon 2021 via trois modèles (301, 2008 et 208).

Avec cette capacité cumulée de 350.000 unités, l'Iran joue un rôle "central" dans le développement stratégique de l'entreprise au Moyen-Orient, a assuré mercredi M. Tavares, en rappelant l'objectif d'un million de véhicules PSA écoulés dans cette région et en Afrique à l'horizon 2025.

L'Iran, où PSA va envoyer "entre dix et vingt" expatriés par coentreprise dans les prochaines semaines, est considéré comme l'un des marchés automobiles au plus fort potentiel de croissance.

Resté en Iran pendant la crise nucléaire, le concurrent français de PSA, Renault, a d'ailleurs annoncé le 30 septembre un accord initial de coentreprise pour porter de 200.000 à 350.000 unités sa capacité de production dans le pays.

tq/stb/pb

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