Démission attendue du patron de Takata

Le patron du fabricant japonais de coussins et ceintures de sécurité Takata va annoncer probablement vendredi son intention de démissionner en raison du scandale d'airbags viciés dans lequel il se débat depuis des mois, affirme vendredi la presse japonaise.

Takata doit tenir dans la matinée une présentation de sa stratégie de sortie de crise et demander le soutien de ses clients constructeurs d'automobiles.

"Il y a une très forte probabilité pour que le patron annonce alors son départ", écrivent le quotidien économique Nikkei et d'autres journaux.

Les investisseurs à la Bourse de Tokyo voyaient d'un bon oeil ce probable départ du patron, le titre Takata s'envolant de 11% en séance à 664 yens, même si l'entreprise n'avait encore rien confirmé.

Shigehisa Takada, héritier de la famille fondatrice qui dirige la société de 49.000 personnes créée en 1933, a acquis à contre-coeur la conviction qu'il lui serait difficile de se maintenir, ce après s'être entretenu séparément avec des responsables du secteur de l'automobile, explique la presse.

Il avait encore déclaré en novembre qu'il était "de son devoir" de s'occuper de cette affaire.

Mais au fil des semaines et des nouvelles révélations, la direction de Takata en est venue à la conclusion qu'il lui serait sans doute difficile de se tirer seule de ce guêpier dans lequel la société s'est enferrée. Il était connu en interne que des gonfleurs de ses airbags présentaient vraisemblablement un défaut, mais les dispositions requises n'ont pas été prises à temps.

Résultat: au moins dix accidents mortels dans le monde (dont neuf aux Etats-Unis), de nombreux autres cas d'explosions intempestives d'airbags et des dizaines de millions de voitures rappelées dans le monde. Il existe en outre un soupçon de 11e cas mortel, en Inde, a reconnu cette semaine Honda.

Les autorités américaines ont encore enfoncé le clou dernièrement en étendant de nouveau les rappels.

Takata a reconnu récemment être dans une situation délicate qui le conduit même à envisager de s'allier à son concurrent et compatriote Daicel pour être en mesure de fournir des gonfleurs d'airbag fiables.

"Nous étudions avec Daicel une solution pour garantir un approvisionnement régulier de gonfleurs, mais rien n'a à ce jour été décidé", a expliqué Takata dans un communiqué en début de semaine, en réaction à des informations de presse.

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