Délocalisation : sursis d'un an pour les salariés de l'usine Marelli à Argentan

En grève depuis trois semaines contre une délocalisation, les salariés de l'équipementier automobile Marelli à Argentan (Orne) ont signé un accord avec la direction du groupe leur garantissant un an de sursis, a indiqué mercredi l'intersyndicale.

Cet accord permet d'envisager des perspectives "sur du court terme" avec "un engagement de pérennité du site sur une période courant jusqu'au 31 janvier 2024", mais pas plus loin, ont indiqué les syndicats dans un communiqué.

Le groupe italo-japonais a confirmé à l'AFP avoir signé "un accord de sortie de grève avec les organisations représentatives du personnel du site d'Argentan".

Dans cette ancienne usine Solex, 186 salariés accompagnés d'intérimaires produisent des boîtiers papillons, qui alimentent en air les moteurs à essence, pour des voitures de nombreuses marques mais aussi pour des motos BMW, par exemple.

Près du site Marelli, les salariés de l'autre grande usine d'Argentan, Place du Marché (ex-Toupargel), ont appris la liquidation de l'entreprise début janvier.

Les salariés de Marelli avaient découvert fin 2022 des éléments leur faisant craindre une délocalisation des activités de l'usine, notamment vers le site Marelli de Kechnec en Slovaquie.

Après plusieurs sessions de négociation en fin de semaine, direction et syndicats se sont mis d'accord mardi soir sur ce sursis, accompagné d'une prime pour le retour au travail et d'une prime supra-légale en cas de licenciement.

Mais les salariés n'ont pas obtenu le transfert à Argentan d'une nouvelle ligne de production montée en Slovaquie.

"Cet accord ouvre surtout la voie à une reprise, la seule vraie alternative possible, le groupe Marelli ayant clairement manifesté son intention de fermer le site", soulignent les syndicats.

Les expéditions ont repris mercredi matin, mais "le lien de confiance avec le groupe, déjà si faible, est définitivement rompu (...) L'avenir dira si (...) le site Marelli d'Argentan a signé définitivement son arrêt de mort ou s'il s'est offert un futur", ont-ils poursuivi.

Marelli, auparavant propriété du constructeur Fiat, a déjà fermé deux sites en France en vingt ans, à Amiens et à Nanterre. Touché par la cure d'austérité de son client Nissan, puis par les perturbations des chaînes d'approvisionnement, l'équipementier avait été placé en restructuration sous supervision judiciaire en juin 2022 au Japon.

Marelli compte deux autres usines en France, à Châtellerault (Vienne) pour la production de systèmes électroniques, et à Saint-Julien-du-Sault (Yonne) pour des phares arrières.

© 2023AFP