Débrayages à l'usine Bosch de Rodez (+vidéo)

Les salariés de l'usine Bosch de Rodez, inquiets pour l'avenir du site spécialisé dans les pièces pour diesel, ont organisé lundi des débrayages et des barrages filtrants pour réclamer auprès du groupe des investissements dans l'essence, a-t-on appris de source syndicale.

Les employés étaient appelés par l'intersyndicale Sud, CFE-CGC, CFDT et CGT à débrayer deux heures à tour de rôle. "Le mouvement a été suivi à 90%" selon le délégué syndical CGT, Yannick Anglares.

La direction de l'usine d'Onet-le-Chateau, dans la périphérie de Rodez, n'a pu être jointe.

L'action devrait se poursuivre mardi, selon le syndicaliste.

Les barrages filtrants à l'entrée de l'usine étaient destinés à empêcher toute sortie de pièces, selon M. Anglares.

Le site aveyronnais de Bosch, qui emploie quelque 1.600 personnes, est spécialisé dans la production de bougies et systèmes d'injection à destination de véhicules diesel, dont les ventes baissent.

La direction du groupe allemand a proposé fin janvier d'investir 14 millions d'euros sur le site de Rodez, pour "moderniser" une seule des deux lignes de production d'injecteurs.

"Mais on s'est aperçu que Bosch va investir 500 millions d'euros sur l'essence. On demande qu'une partie de ces investissements vienne à Rodez", a expliqué M. Anglares.

"Peu importe quelle pièce on produirait, a ajouté M. Anglares. Ce qu'il faut, c'est se diversifier".

En contrepartie de son investissement de 14 MEUR sur la ligne d'injecteurs diesel, Bosch demande l'adhésion des salariés à un accord de compétitivité qui prévoit notamment une baisse du temps de travail.

"Mais Bosch ne dit rien sur les volumes" à produire, a regretté M. Anglares. "Nous on demande des précisions sur ces volumes", a-t-il ajouté.

Selon le calendrier annoncé par la direction, la modernisation d'une des deux lignes pour moteurs diesel doit commencer au premier trimestre 2019, avec une homologation pour fabriquer des injecteurs dernière génération, prévue au 2e trimestre 2019.

Début mars, la direction de l'usine a annoncé son intention de recourir à l'activité partielle de 2018 à 2021, avec gel des salaires en 2018-19, pour éviter une baisse des effectifs.

© 2018AFP