Daimler promet des économies après sa 1è perte trimestrielle en 10 ans

Le constructeur automobile allemand Daimler a publié mercredi une perte de 1,2 milliard d'euros, la première perte trimestrielle en près de 10 ans, s'engageant à intensifier les mesures d'économies pour remonter la pente.

"Notre résultat est principalement influencé par des effets exceptionnels de 4,2 milliards d'euros", notamment des provisions dans le cadre du "dieselgate" et des coûts de rappels de véhicules, a indiqué Ola Källenius, patron du fabricant des Mercedes-Benz.

Côté ventes, le chiffre d'affaires a progressé de 5%, à 42,7 milliards d'euros, soit plus qu'attendu par les analystes sondés par Factset -- et ce malgré une baisse de 1% du nombre de véhicules vendus.

Les chiffres sont "tout sauf satisfaisants", a jugé M. Källenius, aux commandes du constructeur depuis mai.

Le groupe a déjà dû abaisser deux fois cette année ses prévisions annuelles, la dernière fois début juillet. Il avait alors annoncé qu'il s'attendait à une perte opérationnelle de 1,6 milliard d'euros au deuxième trimestre, chiffre confirmé mercredi.

La dernière fois que Daimler s'est retrouvé en déficit net remonte à décembre 2009.

En réaction, M. Källenius a promis "d'intensifier" les mesures d'économies lancées par son prédécesseur, Dieter Zetsche, et de se "concentrer au deuxième semestre sur l'amélioration de notre performance".

La perte opérationnelle est un résultat "remarquablement mauvais" et "il y aura beaucoup de travail pour M. Källenius", a jugé Jürgen Pieper, analyste chez la banque Metzler. "Je pense que Daimler n'a pas été si bien géré ces deux dernières années", cingle l'analyste.

A la Bourse de Francfort, le titre du constructeur prenait 1,19% à 48,62 euros dans un Dax quasi-stable (+0,06%) vers 08H35 GMT.

 

détails à l'automne

"Nous avons lancé des programmes d'efficacité pour toutes les divisions et sommes en train de les intensifier, ce qui comprend une évaluation de nos portfolios" qui vise à "focaliser nos ressources sur les produits et technologies les plus prometteurs", a expliqué M. Källenius.

Le Suédois a cependant refusé de développer son propos, promettant une présentation "plus complète" de ces programmes d'économies dans le cadre de la journée investisseurs en novembre mais soulignant que les chiffres doivent s'améliorer de manière "notable" au deuxième semestre.

Au total pour l'année, le constructeur, qui s'est félicité mardi de la montée à son capital du chinois BAIC, s'attend toujours à un bénéfice opérationnel "significativement inférieur" à celui de l'an dernier, soit 11,1 milliards d'euros.

La "croissance plus faible qu'attendu des marchés automobiles" ainsi que les conséquences du scandale des moteurs diesel truqués et le rappel massif de véhicules en raison d'un problème sur les airbags Takata plombent cependant le résultat.

De lourds investissements dans la voiture électrique et autonome du futur pèsent également sur les comptes.

Dans son communiqué du 12 juillet, Daimler avait évalué les provisions dans le cadre du "dieselgate" à "environ 1,6 milliard d'euros".

L'agence allemande de l'automobile a imposé en juin le rappel de 60.000 voitures de marque Mercedes-Benz, pour lesquelles le constructeur est soupçonné d'avoir installé des logiciels pour truquer les émissions. Daimler conteste ces accusations.

Le coût du rappel des véhicules dotés d'un airbag Takata, susceptible de se casser sous la pression en projetant des fragments de métaux, avait été chiffré à "environ 1 milliard d'euros".

Ce défaut mis au jour en 2014 par les autorités américaines, et qui concerne au moins cent millions de véhicules à travers le monde, tous constructeurs confondus, a entraîné la mort d'une vingtaine de personnes dans des accidents.

Ce sujet est "globalement terminé" pour Daimler, a toutefois rassuré M. Källenius.

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